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Arrêt des immatriculations des voitures de moins de trois ans : Une mesure et son revers

La semaine  qui vient de s’écouler  n’est pas comme les autres, tant s’en faut ! Elle a été marquée par une décision phare des autorités qui a suscité un grand émoi populaire, tout en remuant la Toile qui s’en  est copieusement fait l’écho Nous parlons bien sûr de la mesure prise par le ministère de l’Intérieur de stopper net les immatriculations des voitures de moins de trois ans qui rentrent en Algérie, depuis 2023, date d’entrée en vigueur de la disposition votée par le parlement, dans une tentative de résorber, un tant soit peu  la crise du marché de l’automobile. A la fois  surprenante, car non précédée d’un effort de communication, semant la panique aussi chez les citoyens dont les véhicules sont déjà au port ou ayant déjà engagé un processus d’achat, la mesure  interroge. D’abord, il ne s’agit pas du gel des importations, selon toute vraisemblance, car le retour aux importations des véhicules de moins de  trois est une mesure adoptée par le Parlement et ne peut être rayée d’un trait de plume  par le ministère de l’Intérieur.   Pourquoi la suspension alors ? C’est pour procéder à un « recensement » systématique de toutes les voitures rentrées dans le cadre de  la loi votée par le parlement, afin de « débusquer » des voitures volées rentrées en territoire algérien avec des faux papiers, explique-t-on.  Dans les milieux de l’automobile, on laisse entendre que la suspension des immatriculations, vise aussi à « déjouer » les manœuvres  de certains importateurs qui ont ouvert une brèche dans le système en important des voitures au nom des tiers, moyennant une petite ristourne, pour les mettre sur le marché avec des marges bénéficiaires hallucinantes. Enfin, il est question d’agir sur la tendance du marché parallèle de la devise, avec un dinar qui a atteint ces deux dernières semaines des niveaux historiquement bas, à cause d’une forte demande sur la bourse informelle. Tout porte à croire, à en juger par ce qui est colporté par les réseaux sociaux, la mesure commence déjà à donner ses premiers fruits, à la faveur d’un léger frémissement de la valeur du dinar face à l’euro et le dollar. Probablement que la décision actée dimanche en Conseil des ministres portant sur une augmentation de l’allocation devise pour les algériens en partance à l’étranger va accentuer dans les prochains jours le regain de forme de notre monnaie  nationale. Il va de soi que la décision  du ministère de l’Intérieur est applaudi des deux mains, dès lors que celle-ci vise à  protéger la valeur de la monnaie  nationale, de débusquer les pratiques mafieuses de ceux qui profitent du dispositif, pour s’enrichir à bon compte et sur le dos d’honnêtes citoyens qui s’en remettent, faute d’alternative, à leurs prestations. Néanmoins, les citoyens dont les véhicules sont en attente d’immatriculation dans les ports et également ceux qui sont engagés dans le processus d’achat d’une voiture de moins de trois ans, ne doivent pas faire les frais de la mesure du ministère de l’Intérieur. Leurs véhicules qui sont déjà au port d’Alger ou de Marseille en attente d’embarquement, dès lors que toutes les procédures administratives et douanières  sont règlementaires, il faut espérer qu’ils soient immatriculés. Simple question  de justice.             

H.K.  

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