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Foot et corruption : L’argent sale fait des dégâts

Une victoire à l’extérieur en DI coûte un milliard et des poussières. Un match nul à l’extérieur vaut un peu plus de 200 millions de centimes, et un pénalty accordé à l’extérieur, toujours en DI, est évalué entre 140 et 220 millions de centimes. En Ligue II, la situation est pire, où la plupart des clubs qui visent l’accession, n’attendent pas la seconde moitié du championnat pour entamer leur « marché ». En DII, une victoire à l’extérieur coûte un peu plus de 500 millions de centimes, avait révélé, il y’a plus de cinq ans le magazine spécialisé France-football, qui a précisé que ces chiffres lui ont été confirmés par plusieurs sources. Ces révélations faites du temps où Kheireddine Zetchi présidait aux destinées de la fédération algérienne de football n’ont jamais été démenties. Dans les milieux du foot, la corruption a pris une telle ampleur depuis des décennies, qu’il est devenu aujourd’hui presque impossible d’assainir la situation sans opérer une profonde restructuration des institutions et des clubs. La récente affaire de corruption et de mauvaise gestion mettant en cause d’anciens dirigeants de la FAF ne devrait pas constituer l’arbre qui cache la forêt. La justice algérienne, qui s’est chargée de l’enquête et du suivi du dossier jusqu’au verdict final, est tenue à ne laisser aucune chance à ces groupuscules tapis à l’ombre d’instrumentaliser une telle affaire dans le cadre de règlements de comptes. Depuis des décennies, la FAF a été considérée comme la caverne d’Ali Baba ; et ça ne sert absolument à rien de cacher cette triste réalité avec un tamis. Pour de nombreux opportunistes, le foot est devenu un moyen pour s’enrichir par n’importe quel moyen. Une mentalité et un état d’esprit qui s’est incrusté profondément dans un milieu qui a divorcé avec l’éthique et la déontologie. Ce que la justice algérienne reproche aux individus poursuivis n’est que la partie visible de l’iceberg. L’opinion publique a une idée sur la manière avec laquelle les clubs de foot font de la prospection de jeunes talents. Chaque année, des centaines d’enfants super-doués sont rejetés par les clubs parce qu’ils ne sont pas « pistonnés ». Et on se demande pourquoi nos championnats ne sont plus en mesure de fournir à l’équipe nationale des joueurs susceptibles d’atteindre les sommets de l’art. Quelle tristesse ! 

Mohamed Mebarki

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