Les puissances occidentales ont dénoncé le ciblage par l’armée israélienne des troupes de l’ONU engagées dans le sud Liban, mais ont omis de condamner les bombardements meurtriers qui font chaque jour des dizaines de victimes parmi une population civile soumise aux déplacements forcés. Le président français a jugé « tout à fait inacceptable » que les troupes de l’ONU soient ainsi « visées délibérément », sans se préoccuper de la tragédie vécue par les civils, reconnaissant implicitement que cela constituait des « dommages collatéraux ». Ainsi, le sang versé par les civils est réduit à sa plus simple expression ; une « contingence » des plus banales imposée par une « raison d’Etat » soutenu diplomatiquement et militairement par les Etats-Unis. Tel Aviv a toute la latitude d’engager ses soldats dans une opération militaire sans se fixer aucune limite, tant que Washington veille à ce que cette agression se déroule dans l’impunité la plus totale. A Ghaza et maintenant au Liban, le droit international n’a plus aucun sens devant l’hégémonie criminelle sioniste, cautionnée en coulisses par certaines monarchies du Golfe. « Personne ne dénie à Israël le droit de se défendre ». Telle est la position des Occidentaux, mais personne n’a apparemment l’intention de s’opposer au remodelage en marche d’une région exposée à des massacres de grande amplitude. Le Liban, paralysé politiquement, institutionnellement et économiquement, n’est plus maitre de son sort. L’entité sioniste, qui semble détenir par la force le « permis de tuer » est aujourd’hui en voie de changer les frontières du Liban. « Dans ses dernières déclarations, Benyamin Netanyahou, a multiplié les provocations, menaçant le pays du Cèdre du même sort, réservé à l’étroite bande de Ghaza, réduite à un champ de ruines ensanglantées, si les Libanais ne se révoltaient pas contre la milice chiite », écrit le journal français Le Monde. Il est à rappeler que le Liban est sans président depuis près de deux ans, suite à des luttes d’intérêt et des divergences souvent « violentes ». Mais que propose le monde occidental pour que ce pays préserve son intégrité territoriale ainsi que sa souveraineté politique ? Rien, absolument rien, mis à par des déclarations sans aucun impact. De là à imaginer qu’un jour, très proche par ailleurs, le Liban sera placé sous protectorat, cette prévision n’est plus une vision de l’esprit.
M.M
Partager :