Décidément, à Annaba, beaucoup de choses arrivent ou finissent trop tôt. Le décalage avec le temps est si prononcé qu’il vaut mieux songer à remettre les pendules à l’heure. Ainsi, le laxisme et le bricolage continuent d’avoir la peau dure. Comment expliquer que l’un des tronçons routiers les plus fréquentés d’Annaba, une ville déjà étouffée en matière de circulation routière, ait été pratiquement totalement fermé hier, samedi 12 octobre, de midi à 14h, pour l’installation d’un ralentisseur ? Paradoxalement, ce modérateur, appelé communément « dos d’âne », ne serait nullement réglementaire, a-t-on constaté sur place. Pour traverser le tronçon Sidi Brahim – échangeur Sidi Achour durant ces heures de pointe, il faut s’attendre à réaliser un parcours du combattant. C’est un véritable coupe-gorge, tant le mouvement automobile est ralenti. Des dizaines de poids lourds, des semi-remorques, des bus et des centaines de voitures particulières peinent à trouver un passage. À midi, sous une chaleur de plomb, il fallait aux usagers les plus chanceux plus d’une demi-heure pour traverser une distance d’environ deux kilomètres. Mais là où le bât blesse, c’est de constater que les ouvriers en charge de cette mission donnent l’impression de travailler au ralenti, ignorant totalement les centaines d’usagers en souffrance. Ces derniers semblent pris au piège, ne pouvant ni avancer, ni faire marche arrière. Comme d’habitude, il n’existe pas d’astuces ni de plans « B » pour éviter ce bouchon. Le pauvre usager n’a qu’une seule solution : la patience. Nul n’ignore que ce genre de situations dégradantes est le résultat d’un manque de savoir-faire des responsables de ce secteur, autant que de celui des sociétés chargées d’assurer ce service public. Ces derniers adoptent généralement l’attitude de Ponce Pilate dans les moments cruciaux. La question qui se pose et s’impose est la suivante : comment encourager le respect des lois par les citoyens, si ceux chargés de leur application ne montrent pas l’exemple ?
B. Salah-Eddine
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