Le ministère des Affaires Etrangères a convoqué, samedi dernier, les ambassadeurs des pays membres de l’Union européenne qui n’avaient pas pris une position claire par rapport à la décision de la Cour de justice de l’UE concernant le Sahara Occidental. Selon des sources diplomatiques, il s’agit essentiellement de l’ambassadeur de France à Alger, Stéphane Romatet, dont le pays avait affiché une position ambigüe après la décision de la Cours de Justice de l’Union européenne conditionnant toute action commerciale avec les produits fabriqués au Sahara Occidental par l’accord des Sahraouis et de leur représentant. La France avait déclaré avoir « pris note » de la décision de la Cour de Justice de l’Union européenne, mais elle « réaffirme son attachement indéfectible à son partenariat d’exception avec le Maroc et sa détermination à en poursuivre l’approfondissement. La relation entre l’Union européenne et le Maroc revêt à ce titre un caractère stratégique, et la France continuera d’œuvrer avec ses partenaires européens au renforcement de leurs échanges, notamment économiques, et à la préservation des acquis du partenariat, dans le respect du droit international ». Pis, Paris rappelle également sa détermination « à accompagner les efforts du Maroc en faveur du développement économique et social du Sahara occidental, au bénéfice des populations locales. » Cette position est vue par l’Algérie comme une manière de ne pas respecter la décision de la Cour de Justice de l’Union européenne. Elle a rappelé aux ambassadeurs convoqués la responsabilité de leurs pays face à cette décision de justice. Car, la haute juridiction de l’UE n’a en vérité qu’exprimé un des fondements du droit international, qui fait du Sahara Occidental un territoire non-autonome, donc à décoloniser. Une option que veulent contourner certains pays qui soutiennent l’option marocaine de « large autonomie ». Contrairement à la France, des pays comme l’Espagne et l’Allemagne ont déclaré vouloir respecter la décision de la haute cour de justice de l’Union européenne. Cela malgré l’alignement de Madrid sur la position marocaine. L’Allemagne, de son côté, n’a pas soutenu les thèses marocaines, mais elle a affiché ces derniers temps des dispositions favorables à un rapprochement avec Rabat. Cela suppose donc un renoncement, au moins partiel, à la neutralité qu’elle a affichée jusque-là sur la question du Sahara occidental. Globalement, les pays européens, tout comme la Commission de l’Union européenne, s’en tiennent aux résolutions des Nations-Unies concernant le conflit au Sahara Occidental. Certains pays, comme l’Irlande et la Suède, soutiennent les Sahraouis, tandis que d’autres, à l’image de la France et de la Finlande, penchent plutôt pour la position marocaine. Mais cela n’a aucun impact sur le statut juridique de la question sahraouie qui reste aux yeux du droit international un cas de décolonisation.
Akli Ouali
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