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PLF 2025 : Une taxe foncière sur les logements inoccupés

C’est incontestablement l’une des dispositions les plus significatives contenues dans  le projet de loi de finances 2025 : la taxe foncière sur les logements inoccupés. Des dizaines de milliers de logements restent étrangement fermés à longueur de mois, voire d’années, sans que leurs propriétaires soient inquiétés. Ni vendus ni loués ! Et bien cette incohérence va désormais changer. Le projet de loi de finances 2025 vient de cibler directement les propriétaires de cette catégorie de logements, généralement plein aux as, en les invitant à mettre la main à la poche, s’ils décident de laisser en « jachère » leurs appartements. On y apprend en effet que le gouvernement a proposé de porter la taxe foncière à un taux majoré de 10 %, suivant les dispositions de l’article 20, contre 7 % dans la loi actuelle. Dans l’exposé des motifs, le gouvernement affirme vouloir pousser les détendeurs de ces logements à les mettre sur le marché locatif, pour impacter positivement les prix. Et cela va de soi, cette hausse de la taxe foncière est censée également soutenir la politique des pouvoirs publics visant à éradiquer la crise du logement en Algérie. La crise du logement ? Voilà donc une expression qui n’a jamais disparu du discours officiel et des programmes des exécutifs successifs depuis des décennies, malgré les millions de logements toutes formules confondues, construits par l’État. Tout se passe comme si l’Algérie est le seul pays au monde qui a du mal à en finir avec cette hydre à mille têtes ! En réalité, il n’y a pas de crise de logement à proprement parler en Algérie, mais une crise dans la distribution des logements. C’est un détail de taille ! Il y a en effet des personnes qui ont pu s’approprier cinq, six, voire dix appartements, en usant de différentes entourloupes, pendant que des millions de leurs compatriotes attendent désespérément et depuis des décennies pour certains, un hypothétique toit ! Le fait est que l’Algérie est devenue un immense chantier, où des immeubles poussent comme des champignons. Dans son programme électoral, le président Tebboune promet d’ailleurs d’en construire encore pas moins d’un million d’unités. Il y a lieu de souligner que ces logements coûtent des milliards de dollars au trésor public et profitent essentiellement aux entreprises étrangères. Il est urgent de juguler cette hémorragie financière et de mettre fin au bétonnage des terres agricoles au profit de programmes de logements, dont une bonne partie est promise à rester fermée. C’est donc une bonne chose que le législateur impose une taxe plus importante, qui donnerait à réfléchir aux multipropriétaires qui décident de fermer à double tour leurs appartements. Cette mesure vise à renforcer « le caractère dissuasif » de la mesure introduite en 2022, argumente le gouvernement. On fera les comptes dans une année.

Par Imane B.

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