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Il était une référence de l’arbitrage : Belaid Lacarne tire sa révérence à 84 ans

Premier arbitre algérien à avoir officié dans une phase finale de Coupe du Monde, Belaid Lacarne, est décédé hier mardi matin, à l’âge de 84 ans. Il a été inhumé le jour même après la prière d’El Asr, au cimetière de Sidi Bel Abbes, ville qui l’a vu naitre et où il avait joué au football dans les rangs de l’équipe locale, l’USMBA, avant d’intégrer le corps d’arbitrage. Il était considéré comme une véritable icône, tant par sa parfaite maîtrise du métier, son intégrité morale exemplaire que par sa forte personnalité. En un mot, il réunissait toutes les qualités, qui ont fait de lui l’un des meilleurs arbitres algériens de tous les temps. Un statut qui lui a ouvert la voie vers la notoriété internationale. Sa carrière et ses performances constituent incontestablement une référence à entretenir auprès des jeunes générations. Présent au mondial de 1982, qui avait eu lieu en Espagne, il avait officié à cinq reprises en tant que juge de touche, dont le match de classement, et une fois en tant qu’arbitre central, lors d’une rencontre ayant opposé l’Argentine à la Hongrie. Évènement rare à l’époque, à l’issue de la rencontre, son professionnalisme a été reconnu par Diego Maradona. C’était le 18 juin 1982, 48 heures après le succès historique de l’Algérie face à l’Allemagne. Le regretté a également officié aux Jeux olympiques de 1980, ainsi que dans quelques phases finales de Coupe d’Afrique des Nations (CAN). Au niveau local, il a dirigé plusieurs finales de Coupe d’Algérie et nommé, en 2002, au comité des arbitres de la Confédération Africaine de Football (CAF), en vue de la CAN 2004, pour être ensuite désigné dans le comité d’arbitrage de la FIFA. De septembre 1987 à octobre 1988, il a occupé le poste de président de la Fédération Algérienne de Football (FAF). Une expérience qui aura été de courte durée, dans un pays profondément marqué par l’instabilité politique et l’agitation sociale. Chez lui à Sidi Bel Abbès, le doyen des arbitres internationaux recevait de temps en temps de la visite, comme en 2022, lorsque Abderrahmane Bergui, Zoubir Kaddouri, Rachid Medjiba et Mohamed Zekrini se sont déplacés chez lui, mais cela demeure très loin de ce qu’il aurait mérité comme reconnaissance. Au moment où le corps d’arbitrage est indexé de tous les maux, les responsables de la FAF seraient bien inspirés de ne pas se laisser entraîner par l’ingratitude et l’amnésie. Et si Belaid Lacarne n’était pas Algérien ? S’il était, à titre d’exemple, Italien ? Il aurait arbitré, au moins, une finale de Coupe du Monde.

Mohamed Mebarki

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