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Centre de transfusion sanguine : Les donneurs sont de plus en plus rares à Biskra

Pour réalimenter ses réserves de sang dont les quantités de réserve sont en baisse depuis des semaines, l’hôpital Bachir Bennacer de Biskra enrôle une unité mobile de transfusion sanguine qui se déplace d’un point à un autre de la ville pour aller au-devant des potentiels donneurs, a-t-on appris. Depuis quelques jours, le véhicule, reconnaissable entre tous, est stationné au centre-ville devant la maison de la culture Ahmed Ridha Houhou, en face de la grande poste. Malheureusement, les candidats au don de quelques centilitres de sang se font rares, constate-t-on. « Donner un peu de sang est un acte humanitaire de grande valeur inscrit dans nos traditions et qui traduit notre attachement à la notion de solidarité sociale. Cela sauve des vies et permet aux médecins de travailler avec l’assurance qu’ils ont les moyens de pratiquer leur métier correctement. De plus, cet acte n’a aucune incidence négative sur la santé du donneur car toutes les précautions d’usage sont et scrupuleusement respectées. Pour sauver des accidentés ou des patients tels que les cancéreux et les hémophiles ayant besoin d’une intervention médicale en urgence, la banque de sang doit être régulièrement approvisionnée. Hélas, nous avons des difficultés à nous procurer du sang, particulièrement pour les groupes et les rhésus rares. Dans le temps, nous avions beaucoup plus de donneurs qu’aujourd’hui, où nous en enregistrons à peine cinq par jour. Pour lever l’hésitation des gens à offrir du sang, il semble qu’il faille lancer une campagne d’information et de sensibilisation d’envergure nationale, mettant en avant le fait que chacun d’entre nous, de l’enfant, à l’adulte et à la personne âgée, est susceptible d’avoir, un jour, besoin d’une transfusion sanguine salvatrice », a confié le Dr Djameleddine Hannachi. Celui-ci préconise, par ailleurs, d’œuvrer pour la transformation des mentalités et d’annihiler les préjugés envers cet acte « ne constituant aucun danger pour les bienfaiteurs, qui en ressortent avec le sentiment d’avoir accompli une action d’utilité publique agréée par notre Créateur », a-t-il souligné. Notre interlocuteur officie à l’unité mobile de transfusion sanguine. Il ausculte les candidats et détermine lequel est éligible ou pas à un don. Il travaille avec un infirmier spécialisé se morfondant aussi de la rareté des donneurs. Le médecin pense que cette réticence et désaffection du grand public envers cet acte ont commencé à la suite de la survenue de la Covid-19 pour se poursuive en une courbe descendante qui inquiète effectivement les responsables du secteur sanitaire. Pourtant, les donneurs se bousculent au centre de transfusion dès qu’un appel est lancé à travers les ondes de la radio de Biskra et d’Ouled Djellel ou qu’une famille sollicite ses proches, alliés et voisins pour secourir un malade ou un accidenté ayant besoin urgemment de poches. Il rappelle que la disponibilité de celles-ci peut sauver une vie et même plusieurs au cas où l’on prélève et sépare les différents composants de ce liquide métabolique. Le peuple algérien est naturellement bon et généreux. Néanmoins, ce médecin déplore cette pénurie de sang et va même jusqu’à haranguer les passants pour les convaincre que pourvu de peser cinquante kilos, d’être indemne de toute infection passagère et pathologie chronique et d’avoir la volonté, tout individu de plus de 18 ans « peut sans risque ni effets secondaires offrir de la vie à la vie », lance-t-il à qui veut bien entendre ses interjections.

H. Moussaoui

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