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Lutte contre la délinquance financière : Des avancées majeures soulignées à Bordj Bou Arreridj

Au cours d’une journée d’étude sur les instruments de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, organisée avant-hier, mardi 15 octobre, par la Cour de justice de Bordj Bou Arreridj, les experts présents ont souligné le rôle pionnier de l’Algérie dans la mise en place de législations adaptées pour combattre ces fléaux.

Les conférenciers ont mis en lumière la dimension internationale de ces phénomènes criminels et leurs impacts particulièrement néfastes sur les pays en développement, dont les systèmes financiers sont plus vulnérables. Ils ont également rappelé que l’Algérie a développé une double approche, combinant des instruments nationaux et une participation active aux dispositifs internationaux de lutte contre la criminalité financière. Dans son discours d’ouverture, le président de la Cour a énuméré les différents instruments juridiques adoptés par l’Algérie et leurs récentes modifications. Il a notamment insisté sur les efforts déployés pour adapter la législation nationale à l’évolution de ces crimes transfrontaliers. Et d’ajouter que cette journée d’étude s’inscrit dans une démarche plus large de sensibilisation et de diffusion d’une culture juridique, à travers des actions scientifiques en phase avec les évolutions nationales et internationales. Le président de la Cour a détaillé l’évolution du cadre législatif algérien en matière de lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme. Il a particulièrement souligné l’importance de la loi 05-01 du 6 février 2005, récemment modifiée et complétée par la loi 23-01 du 7 février 2023. Cette nouvelle législation, a-t-il expliqué, vise à protéger les intérêts vitaux de la société et à préserver le climat social, tout en renforçant les institutions chargées de son application. Le texte comprend plusieurs axes majeurs, notamment la révision de certains termes de la loi 05-01 et la définition d’instruments de prévention contre le blanchiment d’argent, le financement du terrorisme et la prolifération des armes de destruction massive. Le magistrat a également précisé le rôle des différents intervenants dans l’identification et l’évaluation de ces crimes. Mettant en exergue l’ampleur croissante de ce fléau, le président de la Cour a expliqué qu’il a un impact négatif sur les valeurs et les mœurs, d’autant plus que certaines parties en tirent profit pour en faire une source de préoccupations aux niveaux international et local. Pour y faire face, il a insisté sur la nécessité d’une coopération à tous les niveaux, qui doit inclure les entités de la société civile. Pour sa part, la procureure générale a défini le blanchiment d’argent comme l’un des délits les plus graves menaçant l’économie mondiale. Elle a souligné le caractère transfrontalier de cette infraction qui survient à la suite d’activités criminelles générant des revenus illicites. Selon la magistrate, la mondialisation et les avancées technologiques, qui ont favorisé le développement du commerce international et la croissance des marchés financiers, ont également facilité les transferts de capitaux à l’échelle mondiale. Cette situation, conjuguée à la difficulté de détecter les opérations de blanchiment, est exploitée par des groupes criminels à travers diverses activités illégales, notamment le trafic de drogue, d’armes de destruction massive et la traite d’êtres humains, a-t-elle indiqué. Le procureur de la République près le tribunal de Bordj Bou Arreridj a ensuite présenté un exposé détaillé sur la législation relative à la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme, mettant en lumière les différents instruments juridiques disponibles. De son côté, le président du tribunal s’est concentré sur le cadre institutionnel, détaillant les principaux organes créés pour surveiller les transactions suspectes. Il a notamment expliqué les canaux et moyens de dénonciation mis à disposition des autorités chargées des investigations.

Ahmed Saber

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