Installé il y a un peu moins d’une année, plus précisément le 7 novembre passé, Karim Boulaioune, Président-Directeur Général (P-D.G) de Sider El Hadjar, est déjà sur la sellette, suite à son interpellation par les enquêteurs du centre territorial des recherches et investigations d’Alger, apprend-on de source crédibles. Un autre cadre dirigeant d’une filiale du Groupe des Industries Métallurgiques et Sidérurgiques (IMETAL) a été également arrêté. Il s’agit, révèle-t-on de même source, du directeur général de l’Entreprise Publique Économique (EPE) FONDAL, filiale au capital social de 2.141.000.000 de dinars, spécialisée dans la production et commercialisation des produits de fonderie, notamment les pièces moulées en fonte, en acier et en métaux non ferreux. Pour le moment, aucune information sur les raisons de ces arrestations n’a été divulguée, mais l’interpellation d’une troisième personne, un opérateur économique, laisse supposer qu’il s’agirait apparemment d’une affaire de corruption. Avant-hier, jeudi 24 octobre, nous apprenions auprès des cadres du complexe sidérurgique d’El Hadjar que leur P-D.G a été démis de ses fonctions et qu’à l’issue d’une assemblée générale exceptionnelle, le directeur général adjoint, Bellili Messaoud, a été nommé à la tête de l’entreprise par intérim. Par ailleurs, nous apprenons des mêmes responsables que le désormais ex P-D.G avait opéré ces dernières semaines plusieurs centaines mouvements dans l’effectif de l’encadrement du complexe sidérurgique, qui a connu une baisse de production et fait face à une situation socioprofessionnelle difficile, caractérisée par le mécontentement de la majorité des métallurgistes. Sider El Hadjar fait face à une grave crise en interne, en plus de continuer à faire face à de grands défis économiques. Malgré des investissements massifs injectés par l’État, le complexe peine à se redresser, en partie à cause d’une gestion minée par les intérêts personnels et occultes de certains responsables. Pourtant, l’usine est plus que jamais contrainte à relever le défi de l’efficacité pour demeurer compétitive et suivre le rythme de développement économique de l’Algérie. Au mois de mai passé, le ministre de l’Industrie et de la Production Pharmaceutique, Ali Aoun, en visite à Annaba, avait insisté sur l’importance de maîtriser les nouvelles technologies et de promouvoir la formation. Il avait souligné que les efforts conjugués des cadres, des travailleurs et du partenaire social étaient indispensables pour améliorer les performances du complexe. Il avait également insisté sur la nécessité de moderniser les méthodes de gestion et d’adopter des approches économiques garantissant l’efficacité, pour atteindre les objectifs fixés. Selon lui, « l’avenir de l’industrie sidérurgique repose sur la maîtrise des nouvelles technologies et sur l’application de modes de gestion adaptés ». Il convient de rappeler que le ministre avait également réitéré son soutien à ce fleuron de l’industrie sidérurgique algérienne, affirmant que le complexe Sider El Hadjar reste un symbole de l’industrie lourde nationale. L’accompagnement de l’État vise à permettre au complexe de réaliser les objectifs économiques définis pour le secteur, Aoun avertissant que l’État protégerait ses acquis et que les responsables indélicats seraient sévèrement sanctionnés.
B. Salah-Eddine
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