Avec le recul, les spécialistes s’accordent sur un unique point positif lié à la pandémie de la Covid-19 : le diagnostic de nombreux cas de cancer, grâce aux tests subis par les patients, permettant de détecter des cancers au stade précoce, au Centre Anti Cancer (CAC) d’Annaba. Un constat qui a été partagé par de nombreux professionnels de la santé de la wilaya. Entre 2020 et 2022, la Direction de la Santé et de la Population (DSP) d’Annaba a diagnostiqué de nombreux cas de cancer, notamment à un stade précoce, suite à des examens relatifs à la Covid-19. Les cas détectés ont ainsi bénéficié d’une prise en charge rapide, augmentant significativement leurs chances de guérison. Mais depuis 2023 et le retour à la normale sanitaire, la majorité des cas de cancer sont souvent diagnostiqués à des stades avancés, diminuant l’efficacité des traitements. Les professionnels du CAC expliquent ce phénomène par le fait que peu de citoyens adoptent un suivi rigoureux de leur état de santé, notamment en effectuant des bilans de santé réguliers, que ce soit de manière trimestrielle, semestrielle ou annuelle. Plus inquiétant encore, entre janvier et juillet, le CAC a enregistré plus de mille nouveaux cas de cancer à des stades avancés. À ce rythme, les médecins estiment que le nombre de cas pourrait atteindre, voire dépasser, le seuil des 2.000 cas d’ici la fin de l’année. Pour combattre ce fléau, la commission nationale de prévention et de lutte contre le cancer a élaboré un programme, qui s’étalera de 2024 à 2028, pour améliorer les moyens de traitement du cancer et de la prise en charge des patients. Il convient de signaler que ce programme est soutenu par le chef de l’État, Abdelmadjid Tebboune, qui prépare un décret présidentiel visant à faciliter l’accès aux soins et la prise en charge des patients atteints de cancer.
Soufiane Sadouki
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