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Expo « Noun ka Nakhla » à Biskra : Lazhar Rahal sublime le palmier-dattier

La direction de l’hôtel Maurice Laban de Biskra a organisé, jeudi 24 octobre, le vernissage d’une exposition des nouvelles œuvres de l’artiste peintre et sculpteur Lazhar Rahal. Intitulée « Noun ka Nakhla », cette manifestation a attiré un grand nombre d’admirateurs, de jeunes, d’esthètes et de férus d’art plastique, a-t-on relevé. Né en 1963, Lazhar Rahal a une longue carrière dans le secteur de l’enseignement artistique et dans la production de tableaux et d’aquarelles à la gouache et aux pastels représentant les paysages et les vieux ksars des Ziban. Tous ses proches et connaissances reconnaissent en lui un talent unique et un caractère princier fait d’un amalgame de bonté naturelle, d’une douce amabilité, de timidité et de circonspection apaisante. Il ne lui viendrait jamais à l’idée d’expliquer le sens intentionnel de son travail, ses techniques et les fondements de sa pratique artistique. Sa méthode consiste à fouiller et à s’intéresser à toutes les formes d’expression picturales et sculpturales et à s’en accaparer pour produire de nouvelles œuvres, peut-on présumer au suivi de son parcours artistique. Lazhar Rahal est dans une nouvelle période de production artistique dénotant d’une maturité acquise qui est l’aboutissement d’un long processus de recherches et de son amour jamais démenti pour sa région natale, soulignera-t-on. A l’ occasion de cette exposition, il offre à l’examen du public une quarantaine de compositions et d’œuvres entièrement réalisées avec des matériaux et des éléments issus du palmier-dattier. Rappelons-le, cet arbre est le végétal emblématique des oasis du sud algérien. Associant des planches dures et souples provenant des stipes rabotés, le bois et les feuilles aciculaires des palmes, des noyaux de dattes, du raphia et des pelotes de fibres végétales ainsi que des branchettes flexibles des régimes allégées de leurs baies, notre plasticien élabore des tableaux, des objets d’art et des sculptures qui ont suscité l’étonnement, l’éblouissement et l’engouement des présents, a-t-on remarqué. « La matière première de ces tableaux et sculptures est uniquement issue des palmiers-dattiers de la région. Par ce travail, j’ai voulu rendre hommage et rappeler que cet arbre autour duquel s’est développée notre civilisation est un végétal extraordinaire. En plus de donner des dattes, il est aussi une source inépuisable de produits dérivés et de matériaux malléables et recyclables utiles pour les artisans et les artistes. Je remercie tous ceux qui ont participé de près ou de loin à l’organisation et à la réussite de cette exposition », a confié l’artiste après plusieurs sollicitations.  Œuvrant pour la promotion des référents culturels nationaux et pour le soutien des artistes de Biskra, Lakhdar Ghozli, directeur de l’hôtel Maurice Laban, s’est réjoui de l’affluence des visiteurs vers son établissement. « Notre hôtel est ouvert à tous les artistes et créateurs du pays voulant profiter des espaces d’exposition et aller au-devant de nos hôtes. Je suis convaincu que Tourisme, Histoire et Art sont compatibles pour le développement du pays », a-t-il précisé. A noter que des cadres de la culture et des arts de Biskra, des responsables politiques, des artistes reconnus et des jeunes ont assisté à ce vernissage. Pour répondre à ceux qui se sont interrogés, par ailleurs, sur l’origine de la dénomination de cet hôtel, le directeur a rappelé que Maurice Laban est né le 30 octobre 1914 au quartier M’Cid de Biskra de parents de souche française qui étaient des instituteurs. Il a fréquenté l’école primaire avec les enfants arabes de ce quartier populaire et il parlait aussi bien le français que le dialecte vernaculaire. Membre du Parti Communiste Algérien (PCA) et ancien combattant dans les Brigades internationales pendant la Guerre civile espagnole, il est un résistant à l’avancée du nazisme pendant la seconde guerre mondiale et un fervent défenseur de toutes les causes justes dont la lutte pour l’indépendance de l’Algérie. Proche du Dr Saâdane, de Larbi Ben M’hidi et de Mustapha Ben Boulaïd, il a épousé corps et âme la cause nationale. Il a participé activement à la préparation de la Révolution armée du 1er Novembre 1954 et a rejoint très vite le maquis dans les Aurès. Aux côtés d’Henry Maillot et sous le commandement d’Abbas Laghrour, il a pris part à plusieurs opérations contre l’armée d’occupation. Il est tombé au champ d’honneur le 5 juin 1956 les armes à la main lors d’un accrochage avec les troupes françaises près d’Orléansville (Chlef), indique succinctement une affiche, portant l’effigie de ce martyr de la Révolution nationale de 1954, accrochée dans le hall de réception de l’Hôtel éponyme.

Hafedh Moussaoui

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