L’Algérie vient de rejoindre le groupe des BRICS en tant que partenaire, un statut qui diffère de celui de membre. Elle fait désormais partie de 13 pays issus d’Europe, d’Amérique du sud, des Caraïbes, d’Afrique et d’Asie. Dans un communiqué publié à l’issue du sommet tenu récemment à Kazan en Russie, les cinq membres historiques des BRICS ont annoncé avoir validé l’adhésion en tant que partenaires de l’Algérie, la Biélorussie, la Bolivie, Cuba, l’Indonésie, le Kazakhstan, la Malaisie, le Nigéria, la Thaïlande, la Turquie, l’Ouganda, l’Ouzbékistan, et le Vietnam. Le communiqué officiel du groupe a été mis en ligne sur la plateforme « X ». Il est à rappeler qu’en octobre 2024, l’Algérie avait renoncé définitivement à rejoindre le groupe après que sa demande ait été rejetée un an plus tôt. Fin août 2024, à l’issue de la 9ème réunion annuelle du Conseil des gouverneurs de la Nouvelle banque de développement des BRICS, créée en 2015, l’adhésion de l’Algérie à cette institution a été officiellement approuvée. « Avec son adhésion en tant que membre de cette importante institution de développement, bras financier du groupe des BRICS, l’Algérie franchit une étape majeure dans son processus d’intégration au système. Lors du sommet de Kazan, il fut procédé à la présentation de la maquette de la future monnaie commune du bloc. L’initiative portée par le Brésil, la Russie, l’Inde, la Chine et l’Afrique du Sud vise à « redessiner le paysage financier international en proposant une alternative crédible au dollar américain ». Cette monnaie, symbolisée par un billet arborant les drapeaux des nations fondatrices et ceux de pays potentiellement candidats comme l’Algérie, le Mexique, l’Égypte, le Nigeria et Bahreïn, pourrait bien être le prélude à un nouvel ordre économique mondial. Bien qu’elle ne soit pas encore mise en œuvre, cette initiative est déjà considérée comme un événement historique sur tous les plans, politique, économique et stratégique. Si le processus est mené à son terme avec succès, ce sera à coup sûr « une alternative aux institutions financières dominées par l’Occident » annonçant « un monde multipolaire plus équilibré ». Faudrait-il d’abord que les pays formant le nouveau bloc arrivent à harmoniser leurs politiques budgétaires, fiscales et monétaires pour une gestion optimale de la monnaie unique. « Chaque pays membre devra donc trouver un équilibre entre la participation à la monnaie commune et la préservation de sa souveraineté nationale ». D’autres conditions à la réussite de cette initiative sont à réunir. « Le système de paiement BRICS Pay, basé sur la technologie blockchain, est une composante essentielle de ce projet devra assurer la sécurité, la transparence et l’efficacité des transactions ». « Le développement de réglementations communes, la supervision bancaire et la lutte contre le blanchiment d’argent sont autant de défis à relever pour garantir la crédibilité et la stabilité de la nouvelle monnaie sur la scène internationale ». Il est attendu à ce que d’autres pays expriment leur intention de rejoindre le groupe afin d’imposer un nouvel ordre économique « plus équitable ». En réussissant à s’affranchir de l’hégémonie du dollar américain, les BRICS auront réussi à instaurer un système conforme aux ambitions de l’ensemble des pays émergents.
Mohamed Mebarki
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