Le président de la République entamait depuis hier une « visite de travail et de fraternité » en Egypte, selon un communiqué de la présidence, précisant que la visite, qui le conduira aussi au Sultanat d’Oman s’inscrit dans « le cadre du renforcement des liens de fraternité, de coopération et de concertation » Il faut relever d’emblée que c’est la première sortie officielle du président Abdelmadjid Tebboune, après sa réélection pour un second mandat, le 07 septembre dernier, à la suite de quoi, il a eu un échange téléphonique de la part du président Al Sissi qui l’a félicité pour s’être vu renouveler la confiance par le peuple algérien. Le choix du Caire pour sa première visite officielle, loin d’être qu’une simple opportunité de calendrier, répond à la fois à une symbolique, vu le caractère historique et fraternel des relations entre les deux pays, mais également à un besoin de concertation et d’échange dans le contexte tragique que vit actuellement le monde arabe. Ce contexte, en référence à la sauvagerie de l’entité sioniste à Ghaza et au Sud Liban, rendait plus que nécessaire l’urgence entre Alger et le Caire de reprendre langue. Selon le communiqué de la présidence, « cette visite s’inscrit dans le cadre du renforcement des liens de fraternité, de coopération et de concertation ». Le chef de l’État qui a quitté le pays en début de matinée d’hier, est arrivé au Caire en fin de matinée où il a été reçu par son homologue égyptien, Abdel Fattah Al Sissi. Après la cérémonie protocolaire à l’aéroport, les deux hommes se sont entretenus en tête-à-tête au siège de la présidence égyptienne. Les deux présidents, rapportent certains médias égyptiens, « devraient échanger sur un certain nombre de questions, dont la coopération bilatérale et la situation régionale, et plus particulièrement l’agression israélienne contre Ghaza et la crise libyenne ». Excepté l’épisode de 2009 et les évènements qui se sont produits dans la foulée du match qualificatif au mondial 2010 de football, les relations entre l’Algérie et l’Égypte sont qualifiées, par de nombreux observateurs, de « profondes » et « d’historiques ». En effet, Alger et le Caire ont toujours affiché leur volonté d’instaurer une « coopération fructueuse à la hauteur des aspirations de leurs deux peuples frères », et de « consacrer la tradition de concertation et de coordination sur les différentes questions régionales et internationales, notamment celles intéressant la nation arabo-musulmane et le continent africain ». Leurs relations bilatérales ont connu, également, une nouvelle dynamique qui s’est matérialisée par la volonté des deux présidents de consolider les liens historiques de fraternité, de promouvoir les relations de coopération et de partenariat dans divers domaines, au service des intérêts communs des deux pays et des aspirations des deux peuples frères. La dynamique de ces relations qui constituent un modèle de coopération et de solidarité entre les pays arabes et africains transparaît à travers l’échange de visites officielles entre les dirigeants des deux pays. Le président Abdelmadjid Tebboune, faut-il le rappeler, avait effectué une visite de fraternité et de travail au Caire en janvier 2022, à l’invitation de son homologue Abdel Fattah Al-Sissi. Il avait, aussi, participé, à Charm Al-Cheikh (Égypte), en novembre de la même année, à la 27ᵉ Conférence des Nations Unies sur les changements climatiques (COP 27). Le Président égyptien, de son côté, avait pris part à la 31ᵉ session ordinaire du Sommet arabe qui s’est tenu, à Alger, début novembre 2022. Les deux dirigeants accordent une importance particulière à la coordination et à la concertation sur les différentes questions d’intérêt commun, notamment celles liées au monde arabo-musulman et au continent africain, à travers un contact permanent et continu. En 2022, les deux pays ont signé un accord visant à dynamiser la coopération bilatérale. Et cela à travers l’activation des mécanismes de concertation et de coordination à tous les niveaux. Le document souligne la volonté de développer davantage les relations de coopération économique à travers l’accroissement des investissements mutuels, le renforcement des partenariats et l’échange d’expertises dans divers domaines. En plus d’assainir le climat politique diplomatique et de lever les « incompréhensions » la visite du président Tebboune en Egypte, donnera à coup sûr une nouvelle impulsion aux échanges économiques entre les deux pays. « Plusieurs entreprises égyptiennes souhaitent implanter des usines en Algérie, notamment dans l’emballage, les fibres synthétiques et les industries agro-alimentaires, selon une approche gagnant-gagnant », indiquait, il ya quelques jours le ministre délégué, chef du bureau commercial d’Egypte à Alger Yasser Qarni. Selon lui, le volume des investissements égyptiens en Algérie s’élève actuellement à « près de 3 mds USD », dont la plupart concernent les secteurs des infrastructures, des engrais, et de la restauration, a-t-il ajouté, appelant les hommes d’affaires algériens à investir en Egypte. En somme, pas qu’une « visite de travail » ordinaire, le voyage du président Tebboune en Egypte marque une étape cruciale dont l’impact va bien au-delà de sa dimension bilatérale pour s’inscrire dans une perspective plus globale en corrélation avec les défis qui se posent à la nation arabe aujourd’hui. Après cette halte égyptienne, Abdelmadjid Tebboune se rendra au Sultanat d’Oman dans le cadre d’une visite d’État.
Samir Rabah et H .Khelifi
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