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Réunion du Comité monétaire international : L’Algérie met en garde contre les tensions géopolitiques

L’Algérie, par la voix du gouverneur de la Banque d’Algérie, Salah Eddine Taleb, a mis en garde, lors de la 5e réunion du Comité monétaire et financier international (CMFI) à Washington, contre la persistance des tensions géopolitiques, qui selon lui pourraient compromettre les perspectives de l’économie mondiale. Taleb s’exprimait vendredi passé, lors de son allocution à la réunion du CMFI, tenue lors des assemblées annuelles du groupe de la Banque mondiale et du Fonds monétaire international (FMI), rassemblant l’Algérie, le Ghana, la République islamique d’Iran, la Libye, le Maroc, le Pakistan et la Tunisie. « Bien que les perspectives globales montrent des signes encourageants, des motifs d’inquiétude majeurs obscurcissent l’économie mondiale, qui a basculé vers la baisse depuis notre dernière réunion. En effet, les risques régionaux liés à l’agression de l’entité sioniste contre la Palestine et le Liban atteignent un niveau sans précédent depuis plusieurs décennies », a-t-il souligné. L’ampleur de la catastrophe humanitaire, marquée par des pertes insoutenables de vies humaines, ainsi que par la souffrance, la faim, les maladies infantiles et les déplacements massifs de populations en Palestine et au Liban, « n’a pas d’équivalent », a déploré le responsable algérien. Et d’ajouter que si toutes les guerres sont tragiques, la tragédie de l’agression contre la Palestine et le Liban « revêt un caractère unique et vraiment sans précédent, dont les conséquences se feront sentir sur plusieurs générations ». Taleb a également évoqué la situation préoccupante de nombreux pays à faible revenu et économiquement vulnérables, dans un contexte mondial incertain, marqué par de multiples chocs. Confrontés à des défis tels que l’insécurité alimentaire, la pauvreté, les catastrophes climatiques et les problématiques de développement aiguës, ces pays subissent des niveaux d’endettement élevés et des coûts de service de la dette contraignants. L’orateur a par ailleurs souligné que la réduction rapide des aides extérieures et des prêts concessionnels en provenance de sources traditionnelles freine « considérablement » leurs progrès vers la réalisation des objectifs de développement durable (ODD) d’ici 2030. Dans ce contexte, il a appelé les bailleurs bilatéraux et les institutions financières internationales (IFI) à maintenir leur engagement sur ces enjeux, tout en saluant l’initiative du FMI de renforcer les efforts internationaux pour pallier les pénuries de liquidités et assurer le financement des dépenses liées aux ODD. En plus de la nécessité de diversifier les économies et de poursuivre les réformes, la lutte contre la pauvreté et la réduction des inégalités de revenus, demeurent parmi les priorités essentielles pour les pays de la circonscription, « qui accueillent par ailleurs un nombre croissant de réfugiés politiques, économiques et climatiques, générant des coûts budgétaires élevés et des risques potentiels de tensions sociales », a-t-il fait remarquer. En outre, il a réaffirmé l’attachement de la circonscription à un « FMI financièrement solide et doté de ressources adéquates, occupant une place centrale dans le filet de sécurité financière mondiale ». « Nous sommes résolus à obtenir, dans les délais impartis, l’approbation nécessaire pour une augmentation des quotes-parts dans le cadre de la 16e révision générale. Il est essentiel que le FMI demeure une institution représentative, s’engageant à traiter équitablement l’ensemble de ses membres, quel que soit le domaine ou la dimension abordée », a conclu le gouverneur de la Banque d’Algérie.

H. Khellifi/AG

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