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Lutte contre le blanchiment d’argent : La « guerre » invisible

Depuis quelques années, l’Algérie s’applique à renforcer son arsenal juridique dans le but de réduire le phénomène du blanchiment d’argent à son expression minimale. Le Groupe d’action financière, un organisme international chargé de la lutte contre le blanchiment d’argent et le financement du terrorisme a déjà exprimé sa satisfaction concernant les progrès réalisés par l’Algérie, saluant la célérité avec laquelle elle a procédé pour mettre en œuvre les recommandations de cet organisme, dont les diagnostics ont un impact sur le mouvement des investissements à travers le monde. De 74, le nombre d’actions préconisées par le GAFI à l’intention de l’Algérie a été réduit à 13, étant donné que le pays le pays s’est engagé « à résoudre rapidement les déficiences stratégiques identifiées dans les délais convenus et qu’il est soumis à une surveillance renforcée ». Cela signifie que la situation s’améliore, mais que beaucoup reste à faire pour une meilleure surveillance du mouvement des capitaux. Il est à souligner que l’Algérie a fortement souffert du blanchiment d’argent, qui lui a fait perdre des milliards durant plusieurs décennies. Le phénomène avait pris des proportions inquiétantes au moment du règne de la Issaba. Aujourd’hui, et grâce à la vigilance accrue des services de sécurité dotés de dispositifs juridiques appropriés, l’étau s’est resserré autour des réseaux criminels. Le récent démantèlement d’un réseau de blanchiment d’argent impliqué dans une vaste opération de commerce de tabac en est la preuve. Une société écran a été utilisée pour mener certaines pratiques commerciales suspectes, en ayant recours à des registres commerciaux fictifs et d’autres stratagèmes assez compliqués afin d’échapper aux autorités fiscales. L’enquête a permis la saisie de biens immobiliers, de fonds bancaires et de métaux précieux, et la prise de mesures fermes contre une dizaine de personnes. Cette affaire démontre l’engagement plein de l’Algérie visant à tarir les sources de blanchiment d’argent et de financement du terrorisme. Placée « sous surveillance renforcée » par la GAFI, l’Algérie se retrouve aujourd’hui parmi les 24 pays appelés à améliorer leurs dispositifs de lutte contre les crimes financiers. Dans ce contexte, le ministère des Finances est de plus en plus mobilisé pour mener une « guerre » invisible, mais dont les dégâts sont indescriptibles. A l’instar de l’Algérie, « plus de 200 pays et juridictions se sont engagés à mettre en œuvre les normes du GAFI dans le cadre d’une réponse mondiale coordonnée visant à prévenir le crime organisé, la corruption et le terrorisme ».

Mohamed Mebarki

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