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Forêt noire et Guelta Zerga de Berrahal (Annaba)  : Vite, un assainissement et un reboisement ! 

Réputée pour sa dense forêt et ses zones humides, la commune de Berrahal commence à perdre ce statut de ville verte, avec l’avancée incessante du béton. Malheureusement, les projets de tourisme de montagne et de forêt récréative, programmés pour protéger un tant soit peu cet écosystème unique, ont été annulés les uns après les autres, pour des raisons obscures. Aujourd’hui, la situation des deux sites naturels par excellence de Berrahal, à savoir « Black Forest » (ou la forêt noire) et Gueta Zerga, des espaces de détente et d’aération de grande qualité, livrés à eux-mêmes et aux aléas du temps, nécessitent, aujourd’hui plus que jamais, une véritable opération de sauvetage, a-t-on constaté sur les lieux. Commençons par la forêt noire. D’une dizaine d’hectares principalement de conifères, ce site, implanté au beau milieu d’une zone très boisée, aux abords de la route nationale 44, à moins de deux kilomètres de la sortie ouest de la ville de Berrahal, est à l’abandon. Le moins que l’on puisse dire, est que c’est une véritable atteinte à l’environnement forestier, qualifiée de « crime venu éclabousser la commune de Berrahal » par la population. En effet, des dizaines d’arbres, principalement des pins, ont fait l’objet, dans un silence complice, d’un massacre non-stop, à l’aide des lames tranchantes de tronçonneuses voraces. Le comble est que la forêt noire est limitrophe des sièges de la Brigade Mobile de la Police Judiciaire (BMPJ), de la brigade des motards de la gendarmerie et de la Conservation des forêts de Berrahal. Le site en question existe depuis environ cinq décennies et est devenu un sanctuaire pour les sportifs de toutes disciplines confondues. Un médecin de la ville, rencontré sur les lieux alors qu’il faisait un footing, a dénoncé avec amertume la destruction de cet espace vert précieux : « Tous les habitants ne veulent pas qu’on détruise ce magnifique espace. Les parents, les enfants et les sportifs profitent de cet endroit à longueur d’année. Je trouve cela dommage de détruire la peu de nature qu’il nous reste et le plaisir que nos enfants ont à y jouer et que les sportifs ont à s’y entraîner ». De même, le site paradisiaque de Guelta Zerga, situé juste en face de « Black Forest », où un projet avait été lancé puis suspendu sur instruction d’un ancien wali, à la demande de la Conservation des forêts pour atteinte aux arbres centenaires sans autorisation, est également laissé à l’abandon. Cette zone encore à l’état sauvage, qui a été, fort heureusement, protégée contre la « mafia du foncier », voit tout de même sa faune et sa flore exposées plus que jamais aux risques d’extinction. Le site abritait autrefois une mine de fer, comme l’indique son nom « Mektâa El Hadid », dont l’inauguration avait été présidée par Napoléon III en juin 1865, selon des archives en notre possession. Quelques années plus tard, la mine, secouée par une forte explosion dont l’origine reste indéterminée, faisant de nombreuses victimes, avait été totalement détruite, submergée par des eaux de sources, et abandonnée depuis. Les eaux douces du lac « Guelta Zerga » sont utilisées depuis des années par de nombreux agriculteurs de la région. Cependant, et depuis la programmation d’un projet touristique sur les lieux, les moteurs installés aux abords du lac pour l’irrigation avaient été retirés par les agriculteurs, avant que ces derniers ne reviennent, sans que personne ne bouge le petit doigt. À noter que ce lieu, qui demande à être protégé, est devenu non seulement durant la période des grandes chaleurs, mais également tout au long de l’année, un lieu de débauche à ciel ouvert, pour se transformer, la nuit tombée, en un abri des pirates, fréquenté par des toxicomanes.

B. Salah-Eddine

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