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Violations du droit international : Le monde devient une jungle

Lors de sa visite d’État au Maroc, le président français Emmanuel Macron a répété ce qu’il avait déjà affirmé par écrit en juillet dernier au Roi Mohamed VI, à savoir la reconnaissance du plan d’autonomie marocaine comme « seule » solution à la crise du Sahara occidental. Puis, de manière insidieuse, son ministre des Affaires étrangères a indiqué que son pays allait modifier la carte géographique du monde, pour inclure les territoires sahraouis dans la carte du Maroc. Par ces deux actes, les deux responsables français viennent de violer le Droit international. Non seulement cette « reconnaissance » n’a aucun appui juridique, puisqu’elle est contraire à toutes les résolutions du Conseil de sécurité des Nations-Unies, mais elle est dangereuse dans le sens où elle ouvre la voie à une nouvelle donne sur la scène internationale : la consécration de la loi du plus fort, poussant les opprimés à utiliser d’autres moyens peu conventionnels pour recouvrer leurs droits les plus élémentaires. Le plus dangereux est que ce que vient de commettre le président français n’est pas un acte isolé. Il s’agit d’une suite d’autres forfaitures, dont sont coupables les dirigeants occidentaux et leur protégé israélien. Il est vrai que l’entité sioniste n’a quasiment jamais respecté le droit international, mais jusque-là, les puissances occidentales ont toujours veillé à mettre les formes. Mais depuis quelque temps, ces normes sont passées au second plan. Israël est sourd à toute décision des Nations-Unies ou des tribunaux mis en place pour prévenir ou éviter des crimes contre l’Humanité et ses alliés, ou plutôt ses protecteurs, à commencer par les États-Unis, justifient à chaque fois ces violations sans tenir compte des opinions d’autres pays et membres de la Communauté internationale. En vrai, ces violations du droit international ont commencé depuis longtemps. Si un équilibre était observé durant quelques décennies, du temps de la Guerre froide, les Américains ont en effet décidé de s’affranchir des règles du droit international de manière ostentatoire (auxquelles ils ont pourtant grandement contribué à mettre en place) lorsqu’ils ont décidé d’envahir l’Irak en 2003, sans mandat du Conseil de sécurité des Nations-Unies. À cause du véto français et russe de l’époque, cet organe, pourtant créé pour imposer une approche occidentale à la gestion des affaires du monde, a refusé de suivre George W. Bush dans sa volonté de détruire l’Irak. Mais le président américain n’en avait cure, il a fait ce qu’il voulait avec la complicité et l’aide de certains pays arabes et musulmans. C’était donc une violation flagrante du Droit international. Cela se passe également tous les jours en Syrie, pays complètement détruit par les interventions étrangères. Dans ce pays aussi, Israël frappe quand il veut et là où il veut, sans que personne ne pose de questions. Ces dépassements et violations du droit international, par ces pays qui l’ont pourtant mis en place, prouvent en effet que les lois écrites après le procès de Nuremberg, qui a permis de juger les dirigeants nazis après la fin de la Deuxième Guerre mondiale, n’ont été conçues que pour régir les faibles. Le Tribunal pénal international a été finalement créé juste pour juger des « criminels » du Sud et la Cour internationale de justice ne devait servir qu’à condamner les pays du Sud. Les agissements des puissances occidentales vont certainement créer un effet boomerang : plus aucun État ne sera tenu par le Droit international et le monde deviendra alors une grande jungle.

Akli Ouali

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