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Entre pénurie, rétention et pratiques illégales : C’est fort de café !

Produit importé, généralement de qualité médiocre, le café se fait rare dans certaines grandes surfaces, alors que dans d’autres, c’est une pénurie « montée » de toutes pièces, qui vient de s’installer. D’emblée, il apparait que l’intervention de l’Etat, qui a décidé de plafonner les marges bénéficiaires à chaque niveau de la chaîne, de l’importation à la vente au détail afin d’assurer un prix raisonnable pour le consommateur, n’a pas fonctionné selon les prévisions. Les causes du disfonctionnement sont multiples. Au niveau des cafétérias, les prix n’ont pas baissé, et la tasse de café risque de devenir un « petit luxe » au quotidien pour de nombreux algériens, qui en sont de consommateurs invétérés. Au niveau des commerces au détail, c’est carrément le retour à la vente concomitante des années de plomb. Alors que certains intermédiaires ont déjà saisi cette occasion inespérée pour écouler illégalement leur marchandise en contrebande de l’autre côté de la frontière, en Tunisie, profitant du fait que ça rapporte gros. Pendant ce temps, le président de l’association algérienne de protection et d’orientation du consommateur et de son environnement ne peut que constater, estimant que c’est le manque de rigueur dans les mesures de contrôle, qui en est la cause. « En dépit des efforts pour rendre le café accessible, le maintien des prix élevés dans les cafétérias souligne les limites des mesures gouvernementales, face à des réalités économiques complexes », a-t-il considéré. « Les consommateurs continuent de payer le prix fort, et les cafétérias luttent pour maintenir la rentabilité de leurs activités », a-t-il admis, en affirmant que « les jours prochains montreront si les cafétérias s’adapteront aux nouvelles réglementations, ou si le gouvernement devra envisager d’autres solutions, pour faire baisser le prix du café ». De son côté, le secrétaire général de l’Union nationale des commerçants et artisans algériens confirme avoir réceptionné « des plaintes de propriétaires de cafés, dénonçant des prix de vente élevés imposés par certains fournisseurs, en dépit des plafonds réglementés ». La question est de savoir maintenant si certains importateurs et producteurs ont contourné les règles en vendant à des prix élevés en refusant de délivrer des factures. « Suite aux informations faisant état de l’arrêt de certaines petites unités de torréfaction du café, ce qui pourrait affecter l’approvisionnement de ce produit très consommé dans tous les points de vente, l’ANCAA appelle tous les acteurs (importateurs, transformateurs et distributeurs) à respecter scrupuleusement les lois, en particulier le décret n°24-279 fixant les prix du café et les marges bénéficiaires », a précisé l’association, dans un communiqué publié lundi dernier.

Mohamed M

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