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Assassinat de Ben M’hidi : Une simple reconnaissance d’une réalité

L’aveu que vient de faire le président français au sujet de l’assassinat de Mohamed Larbi Ben M’hidi a-t-il changé à la question de la mémoire ? De tout temps, les Algériens n’ont jamais douté du fait que le martyr avait été assassiné froidement sur ordre de l’Elysée, et que sa mort déguisée en suicide a été utilisée afin de faire durer la controverse soutenue par des historiens. Aussi, la déclaration faite par M. Emmanuel Macron en ce 1er novembre a été considérée juste comme une confirmation certes officielle, mais qui n’apportait aucun fait nouveau en plus des révélations d’anciens officiers de l’armée française ainsi que de certains historiens. Quand on veut aborder l’histoire de la colonisation de manière sereine et sans ambigüité, ce n’est certainement pas à travers de telles positions, que les Algériens seront enfin convaincus que l’apaisement mémoriel est en marche. L’initiative du président français ne peut être considérée comme une avancée significative visant à planter un jalon sur la voie de la réconciliation entre les deux pays. Pour de nombreux Algériens, elle demeure suspecte, tant qu’elle n’est pas suivie par d’autres actes concrets. « Pour moi, en tant qu’historien, il s’agit d’une simple reconnaissance d’une réalité », a déclaré, avant-hier, sur franceinfo Gilles Manceron, historien spécialiste de l’Algérie et du colonialisme français, en réaction au fait que le chef de l’Etat français a reconnu que le dirigeant de la lutte armée avait été assassiné par des militaires français. Pour l’historien français, « Il faudrait que la France reconnaisse les crimes qu’elle a pu commettre durant cette période. « La France a une riche histoire, la phase coloniale de cette histoire a été marquée par des crimes », a-t-il soutenu, avant de souligner que « les historiens le savaient depuis longtemps » et que « de nombreux témoignages ont été accumulés sur cette issue ». « Larbi Ben M’hidi a été assassiné », a-t-il rappelé. Certes « c’est la fin d’un mensonge » qui a duré plus de 60 ans. Mais l’aveu de M. Emmanuel Macron ne peut dépasser le stade d’une « simple reconnaissance de la réalité ». L’historien français a affirmé ignorer « l’intérêt d’Emmanuel Macron de dire une vérité historique à un moment donné », tout en préconisant la poursuite des travaux historiens.

Mohamed M

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