La direction des activités médicales et paramédicales du Centre Hospitalier Universitaire (CHU) Saadna Mohamed Abdennour de Sétif a accueilli, jeudi 31 octobre, la clôture d’Octobre Rose, mois de sensibilisation au cancer du sein, en collaboration avec le Laboratoire d’Investigation et de Recherches Spécialisées en Santé, Environnement et Innovations (LIRSSEI). Organisée sous le slogan « Intelligence Artificielle et cancer du sein », cette journée scientifique a été rehaussée par la présence du Pr Chérif Mokhtar Hamdi, éminent spécialiste en épidémiologie et médecine préventive, ancien coordinateur du réseau Est des registres du cancer « Priorité au dépistage précoce » et actuellement président de l’Alliance des ligues africaines et méditerranéennes contre le cancer. Le conclave a rassemblé plusieurs professeurs de diverses spécialités, qui ont débattu des thèmes relatifs aux généralités et aux bases de l’Intelligence Artificielle (IA), ainsi qu’à ses applications médicales, notamment dans le dépistage et le diagnostic du cancer du sein. « Avant d’entamer le diagnostic, la thérapeutique, les supports de soins et la reconstruction mammaire, il est essentiel de comprendre l’anatomie du sein », a souligné la Pr Ilhem Ouhab, du service de chirurgie du CHU de Sétif et cheffe de file des organisateurs de cet événement. « Le cancer du sein est le cancer le plus répandu dans le monde, selon l’OMS (Organisation Mondiale de la Santé). Sa prévalence est en nette augmentation, et il demeure la première cause de décès chez les femmes dans tous les pays. Les facteurs de risque sont multiples, notamment environnementaux, socio-économiques et, surtout, liés au style de vie. Sa prise en charge requiert une approche multidisciplinaire, impliquant des réunions de concertation pluridisciplinaire », a indiqué la conférencière. Et d’ajouter : « En 2020, l’OMS a recensé 2,3 millions de femmes atteintes de cancer du sein et 685.000 décès dans le monde. L’Algérie a enregistré, en 2022, près de 47.050 nouveaux cas de cancer, à leur tête le cancer du sein chez les femmes. En effet, ce type de cancer, parmi les plus répandus, enregistre plus de 14.000 cas annuellement. En 2023, le taux a augmenté de 12 % en Algérie ». « Contrairement aux pays développés, où le dépistage personnalisé est actuellement en vogue, chez nous, le dépistage organisé ou de masse reste, pour l’heure, le meilleur moyen de détecter précocement un cancer et de faire baisser la mortalité », a-t-elle précisé. Dans sa communication, elle a souligné que l’IA a été développée au service de la santé. « Il s’agit essentiellement d’un ensemble de théories et de techniques qui donnent naissance à des programmes informatiques complexes, capables de simuler certains traits de l’intelligence humaine. Des logiciels et des algorithmes ont été créés pour établir un score de risque de cancer du sein, déterminant ainsi la fréquence des examens paracliniques. L’objectif de l’IA est de reproduire des comportements humains, tels que le raisonnement, la planification et la créativité. Elle aide surtout les radiologues à améliorer leurs performances de dépistage du cancer du sein, ce qui permet de réduire le taux de résultats faussement positifs. L’IA représente un atout pour la médecine, mais elle ne remplacera jamais le cerveau du médecin ! », a conclu la Pr Ouhab.
Faouzi Senoussaoui
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