Née en 1907 à Bled Youcef, dans la commune d’Oued Athmania, Tarkia Yasaâd a bouclé, tout récemment, son 117ème anniversaire. Veuve de chahid et veuve de moudjahid, la doyenne de Mila a été honorée avant-hier, dimanche 03 novembre, par le wali de Mila, dans le cadre du programme de commémoration de la Révolution du 1er Novembre. Elle a participé, aux côtés de son premier mari, à de nombreuses actions de l’Armée de Libération Nationale (ALN). Après que son époux est tombé en martyr au champ de bataille, Tarkia s’est remariée avec un moudjahid. Elle a eu une douzaine d’enfants issus de ses deux mariages et a actuellement 65 nièces et neveux, selon une déclaration faite à L’Est républicain. Durant l’échange qu’on a eu avec elle dans la salle des conférences du musée El Moudjahid, où a eu lieu la cérémonie officielle organisée en l’honneur de la famille révolutionnaire de la région, la moudjahida nous a fait part des bribes des lointains souvenirs qu’elle garde encore de la Première et de la Seconde Guerre Mondiales. Mais ses souvenirs de la Guerre de libération nationale, ils sont encore vivaces et limpides dans sa mémoire, à cause des traumatismes et des séquelles qu’ils lui ont laissé. L’oreille dure, elle se met, néanmoins, à narrer avec lucidité les hauts faits de guerre qu’elle a vécus dès qu’elle a bien compris la demande de ses interlocuteurs, qui l’assaillaient de questions. Le teint pâle et les stigmates de l’âge visibles sur son visage d’une rotondité presque parfaite, la vieille Tarkia a traversé, d’un bout à l’autre, le tumultueux vingtième siècle et le premier quart du 21ème siècle et elle continue, jusqu’à présent, à prodiguer ses sagesses à la postérité. « L’Algérie est chère, ne la troquez contre rien. Soyez des moudjahid au service de l’Algérie même en temps de paix », a-t-elle lancé. La vieille Tarkia nous a exprimé sa fierté d’avoir participé à la Glorieuse révolution et sa joie de vivre l’Indépendance dans la paix retrouvée, au milieu de ses enfants et ses nièces et neveux. Il est à signaler que deux autres moudjahidate de la Guerre de libération ont été honorées à cette occasion. Il s’agit de Bennacer Mahbouba, 86 ans, et de Boukhemis Messaouada, 84 ans.
K. B.
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