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Encourageant, mais… 

Le ministre des Finances, Laaziz Faïd, a annoncé hier lundi au moins une bonne nouvelle : les réserves de change, hors or, ont progressé, passant de 69 milliards de dollars fin 2023 à 72 milliards de dollars fin 2024, soit une augmentation de 4 %. Ce matelas de devises est non négligeable, en ce sens qu’il permet au pays de se prémunir à moyen terme contre les vents contraires, en ces temps d’incertitudes géopolitiques. Malheureusement, l’économie algérienne reste structurellement dépendante de la rente pétrolière, bien que les exportations hors hydrocarbures aient enregistré cette année un bond encourageant. Ce dernier est cependant insuffisant pour résister à un dévissement brutal des cours du pétrole sur le marché international. Une perspective qui est hélas tout à fait possible, compte tenu de l’instabilité chronique dans les relations internationales, qui impactent directement le marché du brut. À titre d’exemple, l’éventuel retour demain de Donald Trump à la maison blanche pourrait s’avérer néfaste pour les producteurs et exportateurs du pétrole, en ce sens qu’il est connu pour sa politique pro pétrole de schiste. En l’occurrence, Trump pourrait inonder le marché et pousser ainsi les cours du brut à l’effondrement. Un scénario indésirable pour nous, même s’il ne constitue pas à court terme un danger pour l’économie nationale. Mais s’il dure dans le temps, les autorités seront alors obligées de puiser dans les réserves de change et peuvent même être contraintes de revoir certaines dépenses du chapitre des transferts sociaux. Précisément, le ministre des Finances a révélé hier devant l’APN que pas moins de 659 milliards de dinars ont été alloués au soutien des produits de large consommation, dans le projet de loi de finances 2025. À lui seul, l’Office Algérien Interprofessionnel des Céréales (OAIC) va « avaler » 348 milliards de dinars, suivi du lait avec 100 milliards de dinars. 88 milliards de dinars seront dégagés pour les projets de dessalement de l’eau, 23 milliards de dinars pour le soutien énergétique. Last but not least : L’État va débourser la rondelette somme de 100 milliards de dinars pour « stabiliser les prix du sucre et de l’huile ». La somme de toutes ces aides directes pour le financement des produits de large consommation est absolument énorme. Certains diront qu’heureusement nous avons ce « bas de laine », qui nous permet d’amortir la facture sociale d’une inflation galopante. Ceci est vrai, mais nous ne devons pas perdre de vue qu’un choc pétrolier n’est pas à exclure et qu’il va donc falloir relancer la machine économique, pour éviter autant que faire se peut les mauvaises surprises.

Par Imane B.

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