Plus de quatre mois après que leur conflit a été rendu public, l’Algérie et l’Union européenne semblent aujourd’hui s’orienter vers des consultations et des concertations à des niveaux politiques appréciables, pour trouver un terrain d’entente favorable aux intérêts des deux parties. Celles-ci s’apprêtent à enclencher la renégociation de l’accord d’association de 2005. C’est ce qu’a laissé entendre, vendredi dernier, le nouvel ambassadeur européen en Algérie, Diego Mellado. « Il y a un engagement clair à Bruxelles pour une relation stratégique avec Alger en tant que partenaire fiable », a déclaré le diplomate, qui a présenté ses lettres de créance il y a une dizaine de jours au président de la République. « La procédure ouverte prévoit un arbitrage, mais nous n’en sommes même pas à cette phase, mais plutôt dans une première étape d’échange où le point de vue européen peut être expliqué et les arguments des Algériens peuvent être expliqués », a indiqué l’ambassadeur de l’UE. De ce fait, une délégation est attendue en Algérie pour les prochaines semaines, afin d’engager les discussions à propos d’un accord dont les termes ont été défavorables au côté algérien. « L’accord n’a pas permis à l’Algérie la diversification commerciale et, bien qu’il soit très favorable si l’on inclut les hydrocarbures dans la balance commerciale, il y a des déséquilibres avec le reste des marchandises », a reconnu Mellado. « J’ai trouvé un président très intéressé par l’Union européenne, très conscient de l’importance de cette relation tant pour l’Algérie que pour l’UE », avait déclaré le diplomate à l’issue de sa réception par Abdelmadjid Tebboune. « Très heureux de débuter ma mission en tant qu’Ambassadeur de l’Union européenne en Algérie, avec la volonté de renforcer nos liens, déjà très forts, et de bâtir ensemble de nouveaux projets communs », a-t-il exprimé dans un message publié sur X. L’importance stratégique de l’Algérie en tant que partenaire énergétique de premier plan pour les Européens a constitué un facteur déterminant dans l’évolution des choses. L’ambassadeur a indiqué qu’un nouveau commissaire dédié exclusivement à la Méditerranée sera nommé d’ici au 1er décembre. « Cela nous permettra de renforcer la relation avec l’Algérie et les pays de la région, dans un nouveau cadre. Les Algériens ont réalisé qu’ils devaient jouer un rôle beaucoup plus important », a-t-il indiqué. Tout en saluant l’approche pacifique de l’Algérie et son engagement pour le développement du Sahel, il a affirmé que l’UE est prête à collaborer avec l’Algérie. La gestion du problème migratoire sera au centre des préoccupations.
Mohamed M.
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