Le montant alloué à la politique de soutien des produits de large consommation a été évalué à 659 milliards de dinars. C’est le ministre des Finances, Laaziz Faid, qui a annoncé ce chiffre lors de la présentation du Projet de Loi de Finances (PLF) pour l’année 2025, hier mardi à l’Assemblée Populaire Nationale (APN). Ce budget est destiné à soulager les ménages des effets dévastateurs de l’inflation, jumelée à une hausse des prix sans précédent. Le ministre a indiqué, lors de son intervention devant les députés, que 348 milliards de dinars ont été alloués à l’Office Algérien Interprofessionnel des Céréales (OAIC), afin de maintenir le prix du pain et d’autres produits dérivés, qui constituent la base alimentaire de la majorité des foyers algériens, en plus de 100 autres à la filière du lait. Dans le même sillage, Faid a expliqué qu’un montant de 88 milliards a été réservé au dessalement de l’eau de mer. Selon le membre de l’Exécutif, 23 milliards de dinars ont été inscrits au compte du soutien énergétique, et 100 milliards ont été destinés à la stabilisation des prix du sucre et de l’huile. Cette mesure va-t-elle résister à la spirale inflationniste et pour combien de temps ? Il est à rappeler que l’inflation continue de peser lourdement sur le pouvoir d’achat des Algériens, dont l’érosion a déjà poussé de larges pans de la société dans une vulnérabilité inquiétante. Le constat est terrible pour de nombreux citoyens, que l’État tente de rassurer en s’engageant à pérenniser son rôle social, quelles que soient les conditions. « La subvention par l’État de tous les produits de large consommation sera toujours garantie, quels que soient les prix sur les marchés internationaux. L’État frappera d’une main de fer quiconque oserait toucher aux vivres des Algériens », avait déclaré le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors du Conseil des ministres tenu le dimanche 2 octobre 2023. Ce n’était pas la première fois que le président de la République insistait de façon aussi catégorique sur un sujet qui a fait l’objet de spéculations durant des années. Certes, en 2022, il y a eu une tentative de révision, assez timide quand même, amorcée avec la programmation d’une réunion consacrée à l’élaboration d’un nouveau système ciblé et orienté exclusivement vers les couches populaires. Mais la démarche a été vite remise au placard, après que la révision du système de subventions généralisées s’est avérée très compliquée, étant donné que le pays n’était pas encore prêt à passer aux compensations financières directes, sans la disponibilité d’une base de données fiables et actualisées. L’installation de la commission nationale a été ajournée sine die et sans aucune explication officielle. La révision du système de subventions actuel, qui va engendrer une libéralisation des prix des produits soutenus par l’État, n’est pas encore d’actualité, tant qu’il n’a pas été procédé à la mise en place d’un mécanisme relatif aux compensations financières et à l’identification des catégories sociales éligibles à l’aide pécuniaire.
Mohamed Mebarki
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