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Cité « Bangladesh » à la Plaine ouest d’Annaba : Une mégapole aux disparités sociales effarantes

Négligée par ses habitants et surtout par ceux qui ont la charge de l’entretenir et de veiller sur elle, la cité communément appelée « Bangladesh », située dans la Plaine ouest de la commune d’Annaba, s’enlaidit chaque jour un peu plus. Aujourd’hui, elle est devenue une « cité-cage », polluée, sale, qui rend la majorité des locataires très agressifs, ressemblant à une mégapole mal habitée où les disparités sociales sont flagrantes. La menace sur la santé publique dans de nombreuses cités de la Plaine ouest, notamment celles implantées aux abords des oueds, est une évidence que personne ne peut ignorer. Les habitants sont les premiers à le reconnaître. Ceux vivant à proximité des oueds sont confrontés tout au long de l’année à de nombreuses pathologies. Des mesures urgentes s’imposent pour mettre un terme à cette situation catastrophique, dont celle de la cité Bangladesh. Dès l’accès à ce quartier, on est vite frappé par le linge de couleur terne, en permanence suspendu aux fenêtres et aux balcons de la majorité des bâtiments, ainsi que les multiples amas d’ordures de tout genre. « Certains locataires transgressent manifestement toutes les règles en matière d’hygiène et de sécurité. En l’absence de civisme, cette cité, pourtant située dans le chef-lieu de la Coquette, est devenue, le moins que lon puisse dire, un véritable enfer », a tenu à témoigner un habitant. De plus, il n’existe rien de plus répugnant que les abords de l’oued qui longe toute la Plaine ouest, pour aller se jeter du côté de la plage de la Seybouse, en passant par les cités Rym et Boukhadra. Une telle situation ne se retrouve dans aucun des chefs-lieux des communes des wilayas de l’extrême nord-est du pays. Depuis longtemps, ces zones sont polluées par les rejets domestiques et les eaux usées stagnantes, risquant de générer de graves répercussions sur la santé publique, signalent les habitants. La situation est des plus lamentables dans ce ghetto où vivent plusieurs pauvres familles pratiquement livrées à elles-mêmes. Les immeubles, construits dans les années 90 et jamais restaurés, sont dans un état de délabrement outrageant. Escaliers crasseux, murs fissurés, eaux dégoulinantes, chaussées et trottoirs accidentés nécessitant des travaux urgents et souvent bâclés. La circulation, pour les automobilistes comme pour les piétons, est très difficile. Face à ce laisser-aller et laisser-faire, la situation perdure et sempire de jour en jour. Le soir venu, après le départ des commerçants illicites qui squattent les espaces durant toute la journée, tout au long de lannée, les lieux ressemblent à une véritable décharge publique à cause des tonnes de déchets de fruits et légumes. La Coquette, une destination touristique par excellence, ne mérite pas de telles cités.

B. Salah-Eddine 

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