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Faut-il craindre Trump ?

Le retour de Donald Trump à la Maison Blanche, au terme d’une élection présidentielle américaine qu’il a écrasée de tout son poids, suscite beaucoup de commentaires, d’attentes et parfois aussi de craintes. Normal. Nous parlons tout de même du nouveau maître du monde! C’est un peu logique donc que le monde entier attendait de savoir si les Américains allaient acter le retour de Donald Trump ou élire une première femme présidente. Finalement la sympathique Kamala Harris n’a fait qu’illusion avec son beau sourire. Elle subit sans doute les dommages collatéraux de son ex-patron, Joe Biden, qui a plongé le monde dans l’incertitude à travers cette guerre inédite dans la « vieille » Europe (Ukraine) et en Palestine. L’héritage Biden est très lourd à porter par une femme, fut-elle animée de bons sentiments. Le vieux Joe a fait répandre le sang et les larmes en Ukraine et à Ghaza. Forcément, il laisse un mauvais souvenir, celui d’un président américain qui a été incapable d’ordonner la fin du génocide, contre les Palestiniens notamment. Bien que son bilan ne soit pas un modèle du genre, Biden a tenté un passage en force pour un deuxième mandat, malgré sa santé chancelante. Finalement, il a été poussé vers la sortie par ses propres supporters, qui l’ont même raillé sur les réseaux sociaux. Résultat : il a offert une longueur d’avance à son meilleur ennemi, Donald Trump, pour battre à plate couture une Kamala Harris apparue logiquement comme la candidate par défaut des démocrates. Ceci pour la cuisine interne. À l’international, le monde entier attend les premiers actes du nouvel ancien président des États-Unis. À vrai dire, il ne risque pas d’y avoir de grosses surprises. Trump est connu pour être un allié stratégique du sinistre Netanyahou. Il va donc lui donner le feu vert pour éradiquer la résistance palestinienne. Autant dire que c’est une mauvaise nouvelle pour la cause qui nous est chère. Aussi, Trump qui avait signé en 2020 le fameux Tweet reconnaissant la « marocanité » du Sahara occidental, en contrepartie de la normalisation des relations entre le Maroc et l’entité sioniste dans le cadre des accords d’Abraham, est clairement en faveur du Makhzen. La bataille pour l’autodétermination du peuple sahraoui s’annonce donc pour le moins compliquée, à fortiori avec l’alignement de la France. Davantage un homme d’affaires qu’un homme politique, Trump est d’abord soucieux de gagner du fric, moyennant son parapluie diplomatique. Dans cette veine, il n’est pas exclu qu’il mette fin à la guerre en Ukraine, qui coûte trop cher aux USA. Il va sûrement faire la paix avec Poutine et reprendre langue même avec Kim Jong Un, président de la Corée du Nord. En revanche, tout porte à croire qu’il lancera une guerre économique contre la Chine et… l’Europe. En tout état de cause, le néo-Trump sera, à coup sûr, un remake de celui de 2016.

Par Imane B.

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