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Retour de Trump à la  Maison Blanche : Quel impact sur la sécurité en Afrique du Nord ?

À la surprise de nombreux observateurs internationaux, le milliardaire Donald Trump a été élu pour la seconde fois à la tête des États-Unis. Ses relations avec le reste du monde vont être scrutées à la loupe et ses premières décisions observées. Ses sautes d’humeur et revirements seront guettés. Cela est valable aussi pour ses relations futures avec notre pays. Sur le plan purement diplomatique, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a félicité l’heureux élu et lui a renouvelé le souhait de l’Algérie d’approfondir ses relations bilatérales avec les États-Unis d’Amérique. C’est la réaffirmation d’un des principes de la diplomatie algérienne, à savoir une position de neutralité entre les grandes puissances qui pèsent dans le monde. Cela a été de tout temps la doctrine de l’Algérie, qui a fait partie du mouvement des pays non-alignés. Mais dans le fond, les connaisseurs de la diplomatie algérienne savent que l’installation de Donald Trump à la Maison Blanche en janvier prochain risque de réserver quelques surprises. Il est vrai que l’homme n’est pas le va-t-en-guerre que certains médias occidentaux veulent décrire. Il est même l’inverse de cela, puisqu’il est ouvertement moins interventionniste que ses prédécesseurs et plus particulièrement les démocrates. Il a prouvé cela lors de son premier mandat entre 2016 et 2020. Mais sur des dossiers comme le conflit au Moyen-Orient, l’homme a une seule boussole : les intérêts de son pays bien sûr, mais aussi et surtout le confort d’Israël, l’allié et le pion américain au Moyen-Orient. Pour « faire la paix » au détriment des droits des Palestiniens, Donald Trump a en effet trouvé la parade. Il a fait des concessions, souvent minimes, à des pays arabes, en contrepartie d’une normalisation de leurs relations avec Israël. L’œuvre était facile avec les pays du Golfe, qui ont déjà perdu toute notion de souveraineté puisqu’ils bénéficient en tout temps du parapluie américain, qui leur offre matériel militaire et protection militaire permanente. Il fallait en revanche trouver la parade avec les pays du Maghreb, où dans l’impossibilité de trouver un compromis avec la Tunisie, mais plus particulièrement avec l’Algérie, le président des États-Unis a trouvé en le Maroc une cible facile. Le pays de Mohamed VI a déjà une relation privilégiée avec l’État hébreu et un talon d’Achille appelé le Sahara occidental. Le magnat américain de l’immobilier n’avait qu’à faire un mélange des deux ingrédients pour avoir le Maroc dans ses filets. Le pari de Trump de rallier le Maroc à sa politique de normalisation des relations entre les pays « arabes » et Israël a réussi, puisque 20 jours avant la fin de son mandat, il avait reconnu, via un tweet, la « souveraineté » du Maroc sur le Sahara occidental, en contrepartie de la normalisation des relations entre les deux pays. Mais cet élan a été relativement freiné dans son volet lié au Sahara occidental, puisque l’administration Biden est retournée à la neutralité antérieure des États-Unis. Mais le retour du président républicain aux affaires risque de remettre la question au cœur des enjeux diplomatiques de la région, puisque le nouveau président pourra tenter de peser dans les décisions du Conseil de sécurité des Nations unies sur le sujet. Et là, c’est tout l’équilibre de la région qui risque d’être impacté. Toucher au statut du Sahara occidental va en effet rebattre les cartes des puissances locales et pousser l’Algérie à répondre en conséquence.

Akli Ouali

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