L’Algérie a formellement démenti, avant-hier jeudi, avoir suspendu les transactions commerciales avec la France. La réaction des autorités algériennes fait suite à des spéculations montées de toutes pièces par des médias étrangers à propos d’un blocage des domiciliations bancaires pour les opérations commerciales de et vers la France. Ces mêmes médias ont lié cette mesure, que rien ne confirme officiellement, à la récente visite effectuée par le chef de l’État français au Maroc, visite durant laquelle Emmanuel Macron s’est aligné une fois encore sur les positions marocaines concernant le territoire occupé du Sahara occidental. Certes, les relations entre Alger et Paris sont loin, très loin d’être au beau fixe, particulièrement depuis le retrait de l’ambassadeur algérien il y a de cela quatre mois, mais à aucun moment il n’a été question d’une quelconque rupture commerciale initiée par l’Algérie. Des bruits ont couru, cependant il n’en fût rien. La cellule de communication du Premier ministère a formellement démenti ces bruits colportés intentionnellement, imputant la rumeur à un ancien ambassadeur de France en Algérie, qu’elle n’a pas cité. « Suite aux allégations mensongères colportées par l’ancien ambassadeur de France à Alger, dans son délire haineux et coutumier à l’égard de l’Algérie, au sujet de prétendues mesures restrictives au commerce, la cellule de Communication auprès du Premier ministre tient à apporter un démenti catégorique à ces informations erronées et totalement infondées », a écrit le service de communication du Premier ministre, dans un communiqué diffusé dans l’après-midi de jeudi via l’agence de presse officielle APS. Entrainé par une logique anti-algérienne revancharde et haineuse, Xavier Driencourt n’a pas hésité à servir de relais à une rumeur aux desseins provocateurs, dont les auteurs « masqués » se sont précipités à faire le rapport entre la situation actuelle et celle qui a prévalu lorsque l’Espagne avait annoncé en mars 2022 son appui au plan d’autonomie présenté par le Maroc en 2007. L’Algérie avait alors pris la décision de geler le commerce avec l’Espagne. La mesure a fini par être levée près de deux ans et demi après, par une note émise par la Banque d’Algérie à destination des directeurs de banques commerciales. « Les opérations de domiciliation bancaires des opérations de commerce extérieur de et vers l’Espagne doivent être traitées conformément à la réglementation de changes en vigueur », a écrit la banque centrale dans sa note, datée du mercredi 6 novembre. Mais le contexte n’est pas le même, comme quoi le dénigrement et la mauvaise foi appliqués comme ligne de conduite par l’extrême droite française, notamment quand il s’agit de l’Algérie, font partie de l’ADN politique d’une grande partie du microcosme politico-intellectuel parisien.
M. M.
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