Le marché du café demeure chaotique, pénurie par-ci, prix illégal par-là chez certains détaillants, malgré les multiples initiatives du ministre du Commerce et de la Promotion des exportations, Tayeb Zitouni, visant à créer des conditions de vente stables. La rencontre d’avant-hier dimanche soir, qui a réuni le ministre et certains acteurs de la filière, en présence du président du Conseil du Renouveau Économique Algérien (CREA), Kamel Moula, et le secrétaire général de l’Union Générale des Commerçants et Artisan Algériens (UGCAA) était l’occasion de mettre sur la table tous les problèmes. À commencer justement par celui des compensations, que le ministre s’était engagé à reverser aux importateurs et aux transformateurs de café, conformément au décret, portant notamment le plafonnement du prix du café. Ces compensations, pour rappel, étaient l’un des points convenus, dès lors que les importateurs paient sur le marché international le café plus cher, en raison d’une augmentation des prix à l’international, depuis le début de l’année. « Les compensations seront versées dans les délais », a assuré Zitouni à ses interlocuteurs, qui de leur côté se sont engagés à importer des « quantités importantes », pour approvisionner les transformateurs, qui fournissent à leur tour les détaillants. « Les participants ont fait part de leur “plein” engagement pour un approvisionnement régulier du marché, à travers l’importation du café en quantité suffisante, ce qui permettra de remédier à toutes fluctuations dans la disponibilité de cette matière destinée à la consommation », rapporte le communiqué du ministère. Si le café polarise l’attention, c’est du fait des perturbations que connait sa distribution. Le ministre se projette déjà sur le mois de ramadan, où la mercuriale explose chaque année, et qui risque d’être encore plus difficile pour les Algériens, eu égard aux prix actuellement en vigueur. Raison pour laquelle, la tutelle a mis en avant l’impératif de « prendre toutes les mesures pour assurer la disponibilité des marchandises et des produits de large consommation, en prévision du mois de ramadan. » En outre, le ministère appelle tous les opérateurs et commerçants « à coordonner et intensifier les efforts pour contribuer à la régulation du marché et à contribuer à lutter contre les pratiques illicites. » Très offensif sur le dossier du café, Zitouni a porté des accusations contre certaines associations de protection du consommateur, à qui il reprochait de « se faire les avocats des importateurs au lieu de défendre les intérêts des consommateurs. » Himayatec et l’APOCE, les deux principales organisations de défense des consommateurs, se sont défendues jeudi passé contre les accusations du ministre du Commerce, saluant au contraire « le courage politique » du ministre, tout en ajoutant qu’elles « sont partie prenante des mesures prises par le Gouvernement pour assurer l’approvisionnement pérenne du marché. » Les malentendus désormais levés et la volonté au rendez-vous, il reste donc à rendre tout simplement le café disponible et à la portée du citoyen lambda. Ce n’est pas la mer à boire !
H. Khellifi
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