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Ligne rouge

Le président français Emmanuel Macron semble déterminé à foncer tête baissée dans le dossier du Sahara occidental. Après avoir reconnu solennellement la pseudo souveraineté du Maroc sur ce territoire, foulant aux pieds le droit international, le voilà qui veut piller ses ressources. Sinon comment interpréter la visite de trois jours (11 au 13 novembre) que vient d’effectuer son ambassadeur, Christophe Lecourtier, à Laâyoune, capitale historique de la République du Sahara occidental. L’ambassadeur de France n’y est pas allé seul, puisqu’il a été accompagné d’un groupe de chefs d’entreprises, d’investisseurs et de diplomates, qui ont pris part aux « Journées économiques Maroc – France » organisées par la Chambre française de commerce et d’industrie au Maroc (CFCIM), dans les régions de Laâyoune – Sakia El Hamra et Dakhla – Oued Eddahab. L’objectif de cette visite était de rencontrer des chefs d’entreprise de la région, avec lesquels ils envisagent d’établir de nouvelles voies de développement économique. Autrement dit, la France vient de joindre l’acte à la parole, en allant faire du « fric » pourri dans des territoires qui appartiennent au peuple sahraoui, n’en déplaise au baisemain que Macron a fait au Roi Mohamed VI, lors de sa récente visite dans son royaume. Ce déplacement inédit d’un ambassadeur français acte ce que le journal Le Monde qualifie de « diplomatie des petits pas » de l’Hexagone. Le fait est que Lecourtier n’a pas lésiné sur les symboles, enfilant une « daraa », ce vêtement traditionnel des hommes du Sahara occidental, pour se mettre au goût du jour. Faut-il rappeler que Macron avait promis au Roi Mohamed VI, dans sa fameuse lettre du 30 juillet, que la France allait accompagner le développement économique des territoires sahraouis. Un engagement qu’il a solennellement réitéré lors de son discours devant le parlement marocain. C’est dire que cette visite de l’ambassadeur de France à Rabat constitue une confirmation matérielle de l’allégeance sans réserve de Macron à Mohamed VI. C’est un précédent grave, du fait que la France, membre permanent du Conseil de sécurité, est censée œuvrer à l’application stricte du droit international. Or, cette ruée de Paris vers le phosphate sahraoui est une grave entorse à la légalité internationale et un pillage éhonté des ressources du peuple sahraoui.

Par Imane B.

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