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Selon un responsable de l’Office National de la Météorologie : L’Algérie est exposée aux phénomènes extrêmes

Les changements climatiques ont un impact significatif sur l’Algérie, explique Saïd Chelmouni, chargé de mission à l’Office National de la Météorologie (ONM), qui alerte sur l’exposition croissante de notre pays aux phénomènes météorologiques extrêmes. Intervenant hier mercredi sur les ondes de la Radio algérienne, il a affirmé que les quantités quotidiennes de pluie qui s’abattent sur le pays « équivalent aux quantités annuelles, vu leur intensité et leur impact sur l’écosystème global ». Selon lui, « le Grand-Sud algérien tend à se tropicaliser davantage ». Il cite en exemple les pluies diluviennes de septembre à Béchar, où un total de 105 millimètres, soit l’équivalent d’une année de précipitations, a été enregistré. Ce phénomène, observable également dans d’autres régions du Grand-Sud, s’inscrit dans la tendance de tropicalisation et relève des événements extrêmes, selon le responsable, ce qui permet d’améliorer les prévisions. Estimant que la répartition des pluies reste déséquilibrée selon les régions, Chelmouni souligne que ces averses « pourraient être bénéfiques pour certains secteurs, mais pas pour d’autres, notamment parce que les barrages sont remplis dans ces régions ». Et de préciser que l’agriculture, par exemple, nécessite « tout un cycle pour tirer profit de ces eaux ». À la question de savoir si l’hiver prochain sera rigoureux, Chelmouni indique que « les modèles météorologiques saisonniers sont basés sur des statistiques et des scénarios préétablis ». Pour cette saison, il prévoit un léger déficit de pluviométrie par rapport à la normale, pour les mois de novembre, décembre et janvier dans certaines régions du nord et du grand-sud, avec des probabilités oscillant entre 50 et 70 %. Quant aux températures, elles devraient être légèrement supérieures aux normales saisonnières. Dans le même contexte, il précise que « l’Algérie enregistre de plus en plus de phénomènes météorologiques extrêmes ». Située dans une zone géographique sensible, l’Algérie est influencée par la Méditerranée, région propice à la cyclogenèse (processus de développement et d’intensification d’un cyclone extratropical, NDLR), où une hausse d’un degré Celsius (soit près de 7 % d’humidité) a été observée, ainsi que par les conditions du sud tropical. En ce qui concerne les grandes chaleurs et leurs effets, notamment en matière d’incendies, de feux de forêt et d’inondations dévastatrices, Chelmouni appelle à anticiper ce type de phénomènes. Par ailleurs, il annonce la mise en œuvre d’un projet de système d’alerte précoce contre les inondations, précisant qu’une commission mixte a été constituée pour coordonner ce projet, incluant l’ONM, l’Agence Nationale des Ressources Hydriques (ANRH), l’Agence Nationale de la Gestion Intégrée des Ressources en Eaux (AGIRE), et la Délégation Nationale aux Risques Majeurs (DNRM).

Samir Rabah

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