Ce n’est apparemment pas demain la veille que le gros problème du blocage du marché automobile et son corollaire, la hausse vertigineuse des prix, vont être réglés en Algérie. Le rejet par la Commission des finances et du budget de l’APN de tous les amendements introduits par les députés, qui allaient dans le sens de la facilitation des procédures d’importation des véhicules, ne laisse aucun doute sur les perspectives de cette filière, qui baigne dans le flou. Signe de la panne d’imagination dans la gestion de ce dossier, le ministre de l’Industrie, Ali Aoun est devenu allergique aux questions des médias et des députés sur cette épineuse question. Pourtant c’est ce même ministre qui avait promis, à grand renfort médiatique, qu’il avait lui-même demandé aux constructeurs de constituer des stocks de véhicules et de les commercialiser courant octobre, pour inonder le marché et « couler » la bande des vendeurs de véhicules sur les trottoirs. Force est de constater que cette promesse n’a pas été tenue. Pis encore, le ministre se montre à chacune de ses interventions publiques non concerné par ce problème, qu’il a lui-même créé en multipliant les effets d’annonce. Résultat : les citoyens, qui patientent depuis de longs mois, espérant que les voitures neuves vont enfin être mises sur le marché en quantité industrielle, constatent que l’opération est en panne sèche ! À l’APN, les députés, qui ont tenté de rattraper le coup en injectant quelques dispositions « sociales » pour permettre aux citoyens d’acquérir par exemple des véhicules de moins de cinq ans, ou encore de pouvoir revendre les véhicules de moins de trois ans, pour atténuer un tant soit peu la pénurie, se sont vus bloqués par la Commission des finances. À l’arrivée, le blocage du marché de l’automobile reste intégral et l’acquisition d’un véhicule neuf ou usagé reste plus que jamais un luxe pour les Algériens. Ali Aoun va probablement quitter le ministère de l’Industrie en n’ayant absolument rien fait pour améliorer les choses dans le dossier véhicules. Le stop demeure le maître mot pour cette filière dont les dessous n’échappent à personne.
Par Imane B.
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