La commune de Skikda a décidé de l’annulation du contrat de location de la gare routière Mohamed Boudiaf avec la Société de Gestion des Gares Routières d’Algérie (SOGRAL), avons-nous appris de source officielle. Cette décision intervient suite à l’impossibilité de trouver un terrain d’entente concernant la gestion des locaux commerciaux situés à l’intérieur de la gare. Le point de discorde majeur réside dans la demande du directeur général de SOGRAL qui souhaitait obtenir la gestion totale de l’infrastructure, y compris les espaces commerciaux. Une requête que la municipalité a catégoriquement refusée, arguant de l’existence de contrats de location en cours avec les commerçants actuels, juridiquement impossibles à résilier. Selon une source proche du dossier, un nouvel appel d’offres pour la gestion de la gare, qui comprend également un hôtel, sera lancé dans les prochains jours. Un cahier des charges définissant précisément les modalités de gestion de cette structure sera établi. Initialement, la gare routière Mohamed Boudiaf devait être inaugurée le 20 août 2024, après finalisation des procédures administratives d’attribution de la gestion à SOGRAL. Cette planification faisait suite aux directives du ministère des Transports, concrétisées lors d’une réunion en juillet 2024. Cette rencontre avait rassemblé le directeur général de SOGRAL et son conseiller juridique, les services communaux de Skikda, les commerçants de la gare, ainsi que des représentants du ministère de tutelle et des services de la wilaya. Elle avait pour objectif principal de clarifier le statut juridique des locaux commerciaux, conformément au cahier des charges. Parmi les exigences figuraient également la levée de certaines réserves techniques, notamment l’installation d’équipements modernes tels que la climatisation, la finalisation de la clôture, l’aménagement des chambres du premier étage, et la mise en place d’un système de billetterie électronique. La réhabilitation de cette gare, située à l’entrée de la ville de Skikda, dans la cité du 20 Août 1955, a nécessité un investissement communal de 90 millions de dinars. Ces fonds ont permis la réalisation de nombreux travaux d’aménagement intérieur et extérieur, ainsi que l’installation de 34 caméras de surveillance. Fin juillet, lors d’une visite d’inspection, le secrétaire général du ministère des Transports, accompagné du Président-Directeur Général (P.-D.G.) de SOGRAL, Fares Tazarart, et du directeur du développement du complexe de gestion portuaire, Hassan Ben Khrouro, avait insisté sur l’importance d’une ouverture le 20 août, conditionnée à la levée des réserves formulées par SOGRAL. Cependant, l’échec des négociations entre la commune et l’entreprise a conduit à la fermeture prolongée de l’établissement, suscitant le mécontentement des citoyens. Ces derniers, majoritairement favorables à une gestion par SOGRAL, entreprise spécialisée dans ce domaine, estiment qu’elle garantirait une meilleure qualité de service, notamment en termes de propreté et de sécurité. Ils craignent qu’une gestion par des acteurs inexpérimentés ne conduise à une détérioration rapide des installations et à des services de moindre qualité. La résolution de ce dossier complexe nécessite prioritairement un règlement du litige entre la commune et les commerçants contractuels, avant toute nouvelle décision concernant la gestion future de cette infrastructure stratégique.
Djamel Dib
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