Le ministre des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, s’est entretenu hier dimanche, au téléphone avec le secrétaire d’État des États-Unis, Anthony Blinken. Le communiqué du ministère, qui a donné cette information, n’a pas détaillé le contenu de cet échange. Il précise seulement que les deux parties ont procédé à un échange de vues sur plusieurs questions inscrites à l’ordre du jour du Conseil de sécurité, notamment le développement de la situation à Ghaza, la question du Sahara occidental et le projet de création d’une opération onusienne de maintien de la paix en Haïti. Le document indique également que les deux parties « se sont félicitées de ce qui a été réalisé sur la voie du renforcement des relations économiques entre les deux pays et de l’intensification de leur dialogue stratégique, souhaitant que cette dynamique soit maintenue et mise à profit à l’avenir. » C’est pour la seconde fois en quelques mois que les deux ministres se parlent au téléphone. Au printemps dernier, Anthony Blinken avait appelé Ahmed Attaf, afin de convaincre l’Algérie de ne pas pousser vers le vote d’une motion condamnant l’entité sioniste au Conseil de sécurité des Nations-Unies. Si la pression du responsable américain n’a rien donné, la motion proposée par Amar Bendjama, l’ambassadeur algérien à l’ONU, n’a pas pu être adoptée à cause du véto américain. Il est à noter que cet échange téléphonique entre Blinken et Attaf intervient quelques heures avant la venue à Alger de la sous-secrétaire d’État chargée de la sécurité civile, de la démocratie et des droits de l’homme, Uzra Zeya. Selon le communiqué du Département d’État américain, Zeya s’engagera au cours de sa visite, « en faveur de la stabilité, de la sécurité et de la prospérité en Afrique du Nord et au Sahel ». Elle soulignera « le soutien des États-Unis aux libertés fondamentales, notamment de religion ou de croyance et d’expression, à une gestion sûre, ordonnée et humaine des migrations, ainsi qu’aux efforts de coopération pour lutter contre la traite des personnes et faire progresser la coopération en matière de lutte contre les stupéfiants dans l’ensemble de la région. » Par ailleurs, il convient d’indiquer que les relations entre l’Algérie et les États-Unis sont souvent bonnes, Les Américains respectant souvent les positions algériennes, même si elles ne collent pas forcément avec les leurs, notamment en ce qui concerne la question palestinienne, où les USA soutiennent carrément l’entité sioniste, ce que dénonce publiquement et formellement Alger, comme cela se manifeste par l’activisme du représentant algérien au sein du Conseil de sécurité onusien. Tout cela pourrait changer avec l’installation de la nouvelle administration américaine, qui sera opérationnelle le 20 janvier prochain. Si des changements radicaux n’interviendraient pas forcément dans l’immédiat, la position américaine sur certains dossiers, notamment celui du Sahara occidental, ne sera pas la même que celle de l’actuelle administration. Une situation qui nécessitera une adaptation de l’attitude algérienne.
Akli Ouali
Partager :