Dix ans après son lancement, le projet de dédoublement de la route nationale 21 reliant Guelma à Annaba affiche un taux d’avancement dérisoire de 20 %, selon le Directeur des Travaux Publics (DTP) de la wilaya de Guelma. Un constat alarmant pour ce tronçon de 35,5 kilomètres, doté d’une enveloppe de 31,5 milliards de dinars en 2014 et qui devait être achevé en 36 mois. Les pouvoirs publics avaient accordé ce financement exceptionnel à la wilaya de Guelma pour réaliser ce projet d’intérêt général. Les études initiales prévoyaient la circulation des véhicules dans les deux sens sur trois voies respectives. L’Agence Nationale des Autoroutes (ANA), désignée comme maître de l’ouvrage, avait attribué le marché à un consortium de quatre sociétés nationales après lancement des appels d’offres. Le démarrage des travaux en 2014 avait suscité l’espoir des automobilistes, tous véhicules confondus, qui empruntent quotidiennement cette route nationale desservant plusieurs wilayas. Un axe routier tristement qualifié de « tronçon de la mort » en raison des nombreuses familles endeuillées par des accidents mortels. Cependant, le projet s’est rapidement heurté à de multiples obstacles. Il a fallu recenser et indemniser les propriétaires expropriés, déplacer les conduites souterraines d’eau potable, d’assainissement, d’énergie électrique et de gaz naturel, ainsi que les câbles téléphoniques et de l’Internet. D’autre part, la réalisation des nombreux ouvrages, ponts et tunnels a nécessité de gigantesques travaux de terrassement. Au fil des années, les retards se sont accumulés et les arrêts de chantiers ont pénalisé l’avancement des opérations. Malgré les visites successives des ministres des Travaux publics dans la wilaya de Guelma et leurs instructions pour accélérer les travaux, la situation n’a pas évolué pour des raisons inexpliquées. En octobre 2022, une commission d’enquête a été diligentée sur les lieux pour comprendre les raisons de ce blocage. Le consortium des entreprises nationales a reçu une mise en demeure officielle l’enjoignant à respecter ses engagements contenus dans les cahiers des charges. À défaut, le contrat sera résilié et un nouvel appel d’offres sera lancé pour désigner des entreprises « plus compétitives et plus sérieuses » afin d’achever ce projet qui piétine depuis tant d’années. Face à cette situation, des citoyens exaspérés par cette gabegie qui pénalise la wilaya de Guelma se sont rapprochés de L’Est Républicain pour interpeller les pouvoirs publics. Ils réclament des réponses aux légitimes attentes de la population qui paie un lourd tribut humain en raison des nombreux accidents mortels. « Tant de familles ont été endeuillées par cet actuel tronçon de la mort qui est submergé à longueur d’années par des flots de semi-remorques, camions, bus, véhicules de tourisme et engins roulants ! », témoigne un père de famille. « Nos parlementaires doivent se manifester et remplir leurs obligations en intervenant auprès du gouvernement en général et du ministre des Travaux publics en particulier. Ils sont tenus de coordonner les démarches menées par la wali afin de concrétiser la visite de travail du ministre des Travaux publics à Guelma. Nous revendiquons à juste titre une prise en charge urgente de ce dédoublement de la route nationale 21 car nous sommes lourdement pénalisés », fustige notre interlocuteur.
Hamid Baali
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