Alors que certains trottoirs sont refaits à maintes reprises, d’autres, situés à proximité d’institutions publiques ou d’établissements scolaires, restent purement et simplement inexistants à Sétif. Ce problème semble être le dernier des soucis des responsables de la ville, qui ne bichonnent que du côté du siège de la wilaya. À titre d’exemple, à quelques mètres de celui-ci, il est impossible de distinguer le trottoir de la chaussée : les bordures, au grand dam des piétons et même des automobilistes, ont disparu. Un peu plus loin, près du lycée Moufdi Zakaria, dans la cité des 1.014 logements, les trottoirs sont tout bonnement absents. Les élèves de cet établissement, ainsi que ceux du Collège d’Enseignement Moyen (CEM) Zeroual, marchent quotidiennement au péril de leur vie, au milieu des voitures. Dans certains secteurs, les trottoirs font l’objet de travaux récurrents. Plusieurs fois par an, des ouvriers défont et refont les mêmes surfaces. Sur les bas-côtés des routes, des piles de pavés ou de dalles attendent d’être posées. Tantôt remplacé par du pavé, tantôt par du béton imprimé ou d’autres matériaux, l’aménagement semble varier au gré des caprices des responsables locaux, soucieux d’impressionner les visiteurs qui ne voient que le « côté jardin » de la ville. « Ce qui devrait être fait une fois tous les dix ans est devenu une routine à Sétif, à l’instar d’autres villes du pays. Cette situation est devenue un véritable sport national. Tous les quatre à cinq ans, on refait les mêmes trottoirs, une pratique coûteuse et injustifiable pour l’Assemblée Populaire Communale (APC). Il s’agit quand même de l’argent du contribuable ! », nous dira Abderrahmane, un habitant de la cité Bizar. Pis encore, certains trottoirs sont détournés de leur fonction première, transformés en parkings improvisés. « Ici (cité du 20 août 1955/1956 – plus connue sous le nom de cité des 1.000 logements, NDLR), marcher sur le trottoir est impossible. Les commerçants et les riverains y garent leurs véhicules sans être inquiétés », renchérit Abdelkrim, rencontré dans une boucherie située près de la mosquée Omar Ibn El Khattab. Il convient de noter que les travaux relèvent souvent du bricolage. La qualité est rarement conforme aux standards observés dans d’autres pays. Des entreprises spécialisées dans ce créneau ô combien lucratif et peu exigeant en engins et en matériel se sont sucrées pendant des années et continuent de tirer profit de ces projets inscrits, note-t-on, dans le cadre de l’amélioration urbaine.
Faouzi Senoussaoui
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