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Continuité

Deux mois, presque jour pour jour, après son investiture pour un second mandat, le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, a nommé avant-hier lundi son nouveau gouvernement. En fait, il s’agit plutôt d’un remaniement du gouvernement où pas moins de 13 ministres ayant gardé leurs portefeuilles ou ayant été affectés vers d’autres départements. Dans la forme, la nouvelle équipe est nettement plus nombreuse que la précédente, avec pas moins de 38 ministres, ministres délégués et secrétaires d’État. On remarquera également la séparation de plusieurs départements, à l’instar de la jeunesse et des sports, de l’industrie et de la production pharmaceutique, du commerce extérieur et du commerce intérieur, de l’environnement et des énergies renouvelables, entre autres. Les avis divergent sur le choix de cette approche dans la conduite des affaires et seul le travail sur le terrain nous renseignera sur son efficacité ou pas, bien que le souci du chef de l’État soit de booster ces nouveaux secteurs en les autonomisant. Sinon, il y a lieu de noter le maintien du Premier ministre, Nadir Larbaoui, donné quasiment partant, qui confirme la volonté du Président Tebboune de poursuivre sa dynamique politique en s’appuyant sur un noyau dur, constitué de départements régaliens comme l’intérieur, les finances et les affaires étrangères. Seul le ministère de la Justice a changé de main, au profit de Lotfi Boudjemaa, à la place de Abderrachid Tabi, appelé à d’autres fonctions. Le président de la République, qui avait exprimé, lors d’une rencontre avec les médias en octobre dernier, sa volonté d’inclure « les meilleures compétences nationales » et « des compétences issues des partis politiques » dans le prochain gouvernement, a finalement préféré garder l’ossature du précédent exécutif. Quoi qu’il en soit, le cabinet Larbaoui II acte le choix du « changement dans la continuité » et remet à plus tard l’éventuelle intégration des ministres partisans, consécutivement à l’élection présidentielle. Il faut souligner pour autant la grosse nouveauté de ce gouvernement, à travers la nomination du général d’armée Saïd Chanegriha au poste de ministre délégué auprès du ministre de la Défense et qui garde par ailleurs sa casquette de chef d’état-major de l’ANP. Aussi surprenante qu’elle puisse paraître, cette intégration du chef de l’armée au gouvernement semble assez cohérente et logique, compte tenu du contexte géopolitique inquiétant à nos frontières. Chanegriha va ainsi mieux s’imprégner de la chose politique, en siégeant au Conseil des ministres et pouvoir, par la même occasion, apporter des éclairages sécuritaires sur les évènements en cours. Question de cohérence et de veille stratégique.

Par Imane B.

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