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Cédée à 300 dinars le kilo il y a peu de temps : La sardine prend des ailes et atteint 1.600 dinars à Annaba !

Depuis quelque temps et au fil des jours, le prix de la sardine, à Annaba, est devenu inabordable. Depuis jeudi 21 novembre, le kilo a atteint des sommets jamais observés jusqu’ici, dans une région du pays réputée pour ses énormes richesses halieutiques. Ainsi et contre toute attente, le prix de la sardine, autrefois une friture destinée plutôt aux gens modestes, a dépassé, dans les poissonneries de la wilaya d’Annaba, toutes les prévisions. Chez les détaillants, dont beaucoup exercent dans l’opacité la plus totale, notamment à l’entrée du marché couvert du centre-ville, le prix d’un kilo est cédé, selon la qualité et le gabarit, entre 1.400 et 1.600 dinars, soit l’équivalent de deux poulets rôtis garnis de frites ou de riz. Commercialisé il y a quelques jours de manière générale dans les poissonneries du marché central et d’El Hattab, ou chez celles implantées en face de l’infrastructure portuaire, à plus ou moins entre 800 et 1.000 dinars, ce désormais précieux clupéidé vaut désormais plus que la dorade et le merlan d’élevage, entre autres. Pis encore, dans nombreuses communes, à l’image de Berrahal, Aïn El Berda, Cheurfa, et la nouvelle ville, entre autres, on relève pratiquement l’inexistence de poissonneries. C’est dans les charrettes à bras que les revendeurs étalent leurs produits déjà exposés à la poussière et au soleil, et qui échappent à tout contrôle. Le poisson du pauvre se fait en effet rare, en raison, affirment certains spéculateurs, des conditions climatiques défavorables. Mais en réalité, à Annaba, le commerce du poisson est dominé par un réseau complexe, comparable à une hydre à têtes multiples, qui contrôle toutes les étapes de la chaîne : collecte, transport, transformation et distribution des produits halieutiques en grande quantité. Cette situation exige aujourd’hui, plus que jamais, l’intervention des pouvoirs publics pour protéger le consommateur et la santé publique. Pour s’enquérir de la gravité de la situation, il suffit de faire une balade du côté de la poissonnerie du marché couvert, sise au rez-de-chaussée, où l’on note une totale pagaille dans les lieux. Il n’est pas étonnant de voir des casiers de sardines, posés à même le sol, côtoyer les têtes et pattes d’ovins et de bovins, exposés aux rayons du soleil pour une supposée fermentation. À proximité, un vendeur d’herbes fines a pour voisin un marchand d’œufs et autres denrées périssables. Pis encore, en parcourant ces allées, on évolue, sans exagération aucune, sur un parterre glissant, tant le manque de salubrité a fini par constituer des couches qui se sont accumulées pour former une stratification de « sédiments » de saleté.

B. Salah-Eddine

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