L’Algérienne Des Eaux (ADE) a lancé à Annaba hier, dimanche 24 novembre, sa campagne nationale de réparation des fuites d’eau. L’opération s’est déroulée sous la supervision du wali d’Annaba, Abdelkader Djellaoui, qui a donné le coup d’envoi depuis le parking du stade du 19 mai 1956.
Cette campagne d’envergure mobilise 17 équipes de l’ADE et d’autres entreprises spécialisées, issues de 17 wilayas d’Algérie : Annaba, El Tarf, Skikda, Batna, Sétif, Bordj Bou Arreridj, Khenchela, Biskra, Béjaïa, Jijel, Mila, Blida, Médéa, Bouira, Boumerdès, Guelma et Tizi Ouzou. Une trentaine de véhicules et une centaine d’agents de terrain sillonneront les douze communes d’Annaba. Leur mission : prendre en charge et réparer les importantes fuites dans le réseau de distribution d’eau potable de la wilaya. Évidemment, l’ADE a planifié un large plan d’action à travers lequel elle ciblera les fuites les plus importantes du réseau d’Alimentation en Eau Potable (AEP) d’Annaba. Au total, 220 fuites majeures ont été identifiées dans la wilaya d’Annaba. Le chef-lieu de commune (centre-ville d’Annaba) en compte 75, suivi de la commune d’El Bouni avec 59 fuites. On dénombre également 27 fuites entre les communes d’Annaba et Seraïdi, 43 entre les communes d’El-Hadjar, Sidi Amar, Aïn El Berda, Cheurfa et El Eulma, et seize entre les communes de Berrahal, Oued El Aneb, Treat et Chetaïbi. Pour optimiser les interventions et la composition des équipes, la wilaya d’Annaba a été divisée en cinq zones opérationnelles. Cette opération est d’autant plus vitale pour Annaba en raison du retard de mise en service de la station de dessalement d’eau de mer de Koudiet Draouche, dans la commune d’El Tarf. Initialement prévue pour fin 2024, elle ne sera opérationnelle qu’en 2025, à cause de retards dans la livraison de certaines pièces essentielles. En raison de la rareté des précipitations et de la baisse du niveau des barrages, Annaba puise dans ses réserves d’eau depuis près de huit mois pour répondre aux besoins des citoyens et du secteur agricole. Actuellement, les barrages de Mexa et Bougous ne peuvent garantir l’approvisionnement en eau potable des wilayas d’Annaba et El Tarf que pour moins de quatre mois, en attendant les prochaines précipitations. Parallèlement, l’ADE peine toujours à recouvrer ses créances dans la wilaya d’Annaba, qui s’élèvent à plus de 3,04 milliards de dinars. La situation s’est détériorée : entre 2019 et 2024, les impayés sont passés de 2,26 à 3,04 milliards de dinars, malgré de nombreuses opérations de recouvrement durant ces cinq dernières années. Les communes les plus concernées par ces impayés sont Annaba, El-Hadjar, El Bouni et Treat. Le nombre de clients concernés est passé de 141.000 à 195.614 abonnés, soit près du quart des habitants de la wilaya d’Annaba. La répartition des impayés se fait comme suit : 12 % proviennent des entreprises, 11 % des opérateurs du secteur touristique (hôtels et parcs de loisirs) et 77 % des particuliers.
Soufiane Sadouki
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