Le wali d’Annaba, Abdelkader Djellaoui, a donné hier, mardi 26 novembre, le coup d’envoi de la campagne de sensibilisation et de dépistage du diabète sur le Cours de la Révolution d’Annaba. Cette campagne, organisée par la Direction de la Santé et de la Population (DSP) d’Annaba, durera jusqu’à demain, jeudi 28 novembre, et impliquera une caravane qui fera le tour des localités éloignées des communes d’Annaba. Cette initiative, qui s’inscrit dans la continuité de la Journée mondiale du diabète (célébrée le 14 novembre de chaque année), propose aux citoyens d’Annaba des consultations médicales, des tests de dépistage du diabète et différents services pour accompagner les personnes diabétiques. Dans la wilaya d’Annaba, on compte près de 50.000 personnes diabétiques. Ce chiffre ne concerne que les personnes assurées et recensées par la Caisse Nationale des Assurances Sociales des travailleurs salariés (CNAS) d’Annaba. La marge existante entre les diabétiques déclarés et les personnes vivant avec le diabète sans le savoir fait grimper ce chiffre bien au-delà de 50.000, sans oublier les malades qui n’ont pas d’assurance. En Algérie, la prévalence du diabète est de 7,54 % et devrait atteindre 7,65 % en 2030. Le diabète compte parmi les principales causes de cécité, d’insuffisance rénale et d’amputation des membres inférieurs dans de nombreux pays. Cinquante pour cent des personnes diabétiques meurent de maladies cardiovasculaires. Il est question d’environ quatre millions d’Algériens atteints par cette maladie chronique. D’où la pertinence de cette campagne de sensibilisation qui vise à souligner l’importance d’un dépistage régulier des complications du diabète. Les citoyens pourront participer à des activités et expériences destinées à tester leurs connaissances sur la maladie et surtout s’informer sur ses complications telles que les maladies cardiovasculaires, l’hypertension artérielle, l’obésité, l’hypoesthésie et la dyslipidémie. Les visiteurs, malades ou non, pourront se faire dépister sur place et consulter des médecins spécialistes mis à leur disposition tout au long de ces journées. La méconnaissance des complications du diabète peut retarder les interventions nécessaires et faire progresser la maladie à un stade où il n’est plus possible de la traiter. Le but premier de cette campagne de sensibilisation est de motiver des actions et de s’assurer que les patients suivent les conseils de leurs médecins, adoptent un mode de vie approprié et suivent correctement leur traitement. Véritable problème de santé publique, le diabète chez l’enfant de moins de quinze ans est, depuis l’année 2007, le plus souvent un Diabète de Type 1 (DT1), insulinodépendant, lié à la destruction progressive des îlots de Langerhans du pancréas. En Algérie, la prévalence du DT1 ne cesse de croître chez l’enfant de moins de quinze ans. Selon le registre DT1 de 2015 mené dans la wilaya d’Alger, on retrouve une prévalence de 1,38 pour mille. Diverses études nationales basées sur l’enregistrement systématique depuis l’année 2007 montrent que le nombre de nouveaux cas qui apparaissent annuellement se situe actuellement à douze pour 100.000 enfants âgés de moins de quinze ans. Une statistique qui a littéralement explosé ces dix dernières années. En plus des difficultés quant à la prise en charge des malades, les chiffres démontrent que le DT1 est en progression en Algérie. Même si les statistiques exactes ne sont pas très connues, on parle de 1 million d’enfants diabétiques à travers le territoire national. Vingt-deux à vingt-six pour cent de nouveaux cas apparaissent annuellement. Là où cela devient véritablement inquiétant, est le fait que le DT1 frappe de plus en plus les nourrissons.
Soufiane Sadouki
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