Un scandale en cache un autre au complexe sidérurgique d’El-Hadjar (aujourd’hui Solb El-Hadjar), qualifié d’abri social, qui a coûté et continue de coûter financièrement à l’État, en raison de la mauvaise gestion des responsables dignes des réseaux tentaculaires de la « Issaba ». Ainsi, hier, mercredi 27 novembre, plusieurs hauts cadres de l’ex-Sider El-Hadjar ont comparu devant le tribunal d’El-Hadjar, pour une affaire « grave », apprend-on de source sécuritaire. Ceci intervient moins d’un mois après que le désormais ex-Président Directeur Général (P.-D.G.) de Sider El-Hadjar, Karim Boulaioune, a été interpellé et incarcéré pour avoir conclu des contrats illégaux avec un homme influent connu sous le pseudonyme de « Nounou Manita ». Il s’agit de la vente de déchets de sulfate de fer, classés « dangereux » et placés sous le code « 6.1.11 », autrement dit, selon le code maritime international des marchandises, « des substances toxiques et infectieuses ». Selon les éléments de l’enquête de la brigade financière du groupement de la gendarmerie d’Annaba, au moins cinq hauts cadres sont mis en cause dans cette affaire. Il s’agit ici d’un ancien P.-D.G., le chef du département de l’environnement de l’usine, l’ancien directeur des ventes, le chef de service des prestations et l’actuel chef du service des ventes. Ils sont poursuivis pour avoir commercialisé, sans l’approbation définitive du ministère de l’Environnement, plus de 444 tonnes de déchets dangereux de sulfate de fer. Les faits remontent à l’année 2022, selon la même source, où d’importantes quantités de déchets de sulfate de fer ont été commercialisées au profit de clients ne possédant nullement l’agrément délivré par le ministère de l’Environnement. Les investigations approfondies des limiers de la gendarmerie ont mis au grand jour que la société Géant General Service (GGS), une entreprise environnementale agréée par le ministère de l’Environnement, avait acquis la plus grande part, évaluée à 444,08 tonnes, en 2022, tandis que des quantités se situant entre vingt et 99 tonnes ont été vendues à d’autres clients. Le comble est que l’une des conditions obligatoires pour la vente de ces déchets – à savoir que le client doit soumettre le document de la destination finale des déchets obtenu pour chaque quantité acquise, selon les termes de l’agrément – a été bafouée par les responsables de l’opération. Ainsi, révèle la même source, la société GGS a bénéficié de ces quantités par l’intermédiaire du chef du département de l’environnement, modifiant plusieurs fois le code de classification de ce déchet sans en informer qui de droit et sans se référer au ministère de l’Environnement pour l’élaboration exclusive des classifications de divers déchets. Les mis en cause sont poursuivis pour délit d’abus de fonction dans le cadre de l’exercice du travail, en violation des lois et règlements, et octroi d’indus privilèges.
B. Salah-Eddine
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