Le monde du droit international et du soutien aux causes des opprimés, notamment les questions palestinienne et sahraouie, viennent de perdre une immense figure, un fervent et infatigable défenseur. Le célèbre avocat du barreau de Lyon, Me Gilles Devers, s’est éteint hier mardi à l’âge de 68 ans, après quatre ans de lutte contre la maladie et d’innombrables autres pour faire triompher le droit international contre le sinistre Netanyahou. Ironie du sort pour cet avocat d’honneur, il quitte ce bas et injuste monde quelques jours seulement après l’émission par la Cour pénale internationale de mandats d’arrêt contre des dirigeants pour de graves chefs d’inculpation, liés à des crimes de guerres et des crimes contre l’humanité. Cet homme juste part ainsi avec le sentiment du devoir accompli, après avoir contribué à mettre la tête du boucher de Tel-Aviv sous la menace de la justice internationale. Une très belle victoire, qui honorera ad vitam aeternam la mémoire de cet avocat des causes justes, qui aura sillonné le monde pour prêcher la bonne parole, soutenir les peuples opprimés et traquer les criminels et les fossoyeurs des droits de l’homme. Feu Me Gilles Devers fut l’un des porte-paroles d’un groupe de 350 ONG, représentées par 40 avocats, chargés du traitement d’une requête en justice auprès de la Cour pénale internationale pour crimes de guerre à Ghaza de 2008-2009. Il reviendra à la charge en plein massacre de la population palestinienne par l’armée d’occupation sioniste et réussira cette fois à avoir les têtes de Netanyahou et de son bras droit et ancien ministre de la Défense, Yoav Gallant. Mission accomplie pour Gilles Devers, qui aura brillé lors de ses plaidoiries inlassables devant les juridictions du Luxembourg et de La Haye. Spécialiste reconnu du droit international et auteur de l’ouvrage de référence « Jérusalem-Est sous la protection du droit international », Gilles Devers, que l’Algérie a eu l’honneur de recevoir à plusieurs reprises, s’est battu comme un lion contre le lobby sioniste, qu’il a fini par mettre à terre. L’histoire retiendra que cet homme de conviction et d’action a tenu tête et même mis en échec la redoutable machine politique et médiatique au service de l’entité sioniste. À son actif également, l’invalidation par la Cour de justice de l’Union européenne (CJUE) des accords de pêche controversés entre le Maroc et l’UE, en réussissant à prouver que le territoire du Sahara occidental est tout à fait distinct de celui du royaume de Mohamed VI. Comme ses ainés, les avocats du FLN et figures anticolonialistes, Jacques Verges et Gisèle Halimi, Gilles Devers perpétue la tradition d’avocats et d’humanistes français, engagés dans la défense des causes justes et des droits de l’homme. Adieu, Me Devers. Que la terre vous soit légère et puisse Dieu le tout puissant avoir pitié de vous, l’homme juste au service de la justice.
Par Imane B.
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