La confirmation du résultat réalisé à Béjaïa n’a pas eu lieu, au grand dam des supporters ententistes, venus nombreux dans un chaudron où le football s’est inscrit aux abonnés absents. Les puristes sont restés sur leur faim, le « classique » censé braquer les regards sur lui s’est transformé en parodie, animée par de faux « acteurs » percevant à chaque fin de mois des centaines de millions, l’argent du contribuable, l’éternel dindon de la farce. Avant-hier, le football était le grand perdant au 8 mai 1945, théâtre d’un spectacle affligeant. Ententistes et Mouloudéens, version Sonatrach et Sonelgaz, dépensant sans « compter » ne se sont pas hissés au standing et à l’histoire de ces deux clubs prestigieux. Faisant semblant en première mi-temps, l’Aigle Noir qui s’est présenté avec six éléments à vocation défensive (Gattal, Chaabi, Diarra, Chikhi, Boubaker et Kossi) a le moins que l’on puisse dire accentué la déprime de ses fans, déçus et en colère à la fin d’une rencontre ressemblant à tout sauf à une affiche de championnat dit « professionnel ». Au retour des vestiaires, les locaux, pourtant soutenus par tout un stade orné de noir et blanc, se sont débinés. Trahis par une condition physique défaillante, les partenaires de Bouseder ont cédé les espaces et l’initiative aux Algérois, eux aussi dans un jour sans. Andy Delort (63e) qui avait la balle de match et des trois points, rate lamentablement son penalty, le deuxième en deux sorties consécutives. Ce fait de match n’a pas « titillé » des Ententistes évoluant sans fond de jeu, sans caractère et sans motivation. Errant sur la pelouse, les gars d’Aïn El Fouara n’ont pas pu garder le cuir, réaliser trois passes ou inquiéter le gardien mouloudéen, au repos durant toute la deuxième période.
Le fiasco d’une fausse « feuille de route »
Dominé par un Mouloudia pourtant tout juste moyen, le onze sétifien a éprouvé toutes les difficultés à boucler le match et est passé à côté d’une défaite certaine. L’inefficacité des attaquants mouloudéens a fait le « bonheur » de Bendris et de Bira, sommés par toute la famille ententiste à rendre le tablier tant qu’il en est encore temps. La « feuille de route » promise par le manager général, qui a fait miroiter monts et merveilles avant le coup de starter de l’exercice, tarde à pointer le bout du nez. Le point chipé aux Mouloudéens met en évidence les tares d’une formation ne montrant aucun signe d’évolution ou de progression. Se complaisant dans le monologue et la fuite en avant, Louail, l’entraineur adjoint qui s’est présenté à la traditionnelle conférence de presse d’après match, en lieu et place d’un Bendris à court d’arguments, reprend un refrain consommé et carbonisé.
L’intrigante « sourde oreille » de Sonelgaz
Connaisseurs et pas dupes, les fans ententistes, inquiets pour leur équipe soufflant le chaud et froid quittent le 8 mai 1945 en colère. Conscient que le « puzzle » monté par le controversé manager général prouve qu’il n’a pas l’étoffe pour jouer les premiers rôles et renouer en fin de saison avec une compétition continentale, le public sétifien réclame du sang et les têtes de Bendris et Bira, qui ont échoué dans leur mission. D’autant que le galvaudé « recrutement ciblé et judicieux » s’avère, au fil des matches, être un flop. Démasquée et débusquée par la réalité d’un terrain ne faisant pas de cadeau, la supercherie dénoncée par les fans profitant de la moindre occasion pour monter au créneau, fait inexplicablement face à une incompréhensible « fin de non-recevoir » de Sonelgaz. En optant pour la « sourde oreille », le « propriétaire » basé à Alger fait comme si de rien n’était, alors que le volet technique bouffant des milliards chavire. En protégeant le « flop », le propriétaire tourne carrément le dos aux appels et cris de détresse de supporters s’expliquant mal la manière de faire d’un propriétaire qui continue de protéger les géniteurs de l’échec…
Kamel Beniaiche
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