La conférence internationale sur l’Émir Abdelkader s’est ouverte hier samedi. Inscrite sous le thème « en l’honneur des gloires de la nation : les manifestations historiques et civilisationnelles du patrimoine de l’Émir Abdelkader », elle est abritée par le cercle militaire de Béni Messous. Durant deux jours, hier et aujourd’hui, les participants à cet événement vont mettre en lumière le parcours fabuleux d’une des figures les plus emblématiques de la résistance du peuple algérien face à l’occupation française. « L’Émir Abdelkader était un homme de grande gloire, un connaisseur de sa religion, de la culture et de l’histoire de sa nation, compétent dans les affaires politiques et diplomatiques, et grand leader qui a vécu dans l’humilité des grands et l’ascétisme de ceux qui craignent Dieu », a témoigné le ministre des Moudjahidine et des Ayants droit, en ouverture de la conférence. « L’Émir Abdelkader était une étoile dans l’histoire de l’humanité, compte tenu de sa vertu dans l’adoption de lois qui consacrent les droits de l’homme au sens moderne du terme, de sa grande ouverture aux opinions des autres et de son respect pour eux, ainsi que de son acceptation du dialogue avec ceux qui ne partageaient pas ses convictions », a-t-il souligné. Lors de la cérémonie d’ouverture des travaux du 1er Colloque national « L’Émir Abdelkader, l’érudit savant », tenu à Mascara en avril dernier, le ministre des Affaires religieuses avait mis en exergue le profil du « fondateur de l’État algérien moderne, l’homme d’État et de savoir ». « Ce qu’on appelle, aujourd’hui, le droit humanitaire international a été mis en place par l’Émir Abdelkader, qui l’avait réellement appliqué, notamment dans ses relations avec les prisonniers français, ainsi que dans sa protection des chrétiens lors du massacre de Damas », a souligné le ministre. Pure coïncidence ou signe fort d’une histoire qui refuse de se soumettre aux lectures biaisées, inspirées par les nouveaux partisans d’un révisionnisme sans foi, ni loi ? La conférence a eu lieu au lendemain du 64e anniversaire de la mort de Frantz Fanon, une des figures marquantes de la lutte de libération nationale et psychiatre d’origine martiniquaise, engagé en faveur de la décolonisation de l’Algérie et de l’Afrique. Il y a de l’Émir Abdelkader à Frantz Fanon une filiation révolutionnaire ininterrompue, un fil conducteur que les partisans d’une interprétation néo-colonialiste ont échoué à rompre, malgré leurs multiples tentatives, menées sous différentes bannières. Aux États-Unis, où l’héritage de l’Émir Abdelkader est présent à travers la ville portant son nom, plus précisément la ville d’Elkader, dans l’État de l’Iowa. Frantz Fanon a également trouvé, aux USA, sa place d’inspirateur du mouvement des droits civiques, porté par Rosa Parks, Martin Luther King et Malcolm X.
Mohamed Mebarki
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