Les efforts de développement de la production agricole menés depuis quelques années ont permis à de nombreux opérateurs activant dans le créneau de l’arboriculture fruitière à Mila à porter leurs produits aux standards européens et à les imposer sur les marchés étrangers. C’est le cas de la ferme agricole privée de la localité de Ferdoua, dans la commune de Sidi Merouane.
Cette entité, créée en 2010 sur une superficie de vingt hectares, a réussi le pari d’exporter son huile extra vierge vers le marché français. Des milliers de litres d’huile produits par cette ferme sont annuellement exportés vers l’Hexagone. En effet, le président de cette plantation, Mohammed Benseghir, a indiqué à L’Est Républicain que son oliveraie a réussi à s’imposer sur le marché français et à convaincre les consommateurs de ce pays européen de la bonne qualité de son huile d’olive extra-vierge. « On a commencé l’exportation de notre huile extra-vierge vers la France en 2021. Cette année-là, on a pu mettre sur ce marché plus de 10.000 litres », nous dira-t-il. Et d’ajouter : « Selon les échos, notre huile est bien appréciée par le consommateur ». Pour la nouvelle livraison, le président de la ferme affirme qu’elle est déjà en préparation. « La préparation de la transaction commence dès le début de la saison de récolte. La trituration des olives et la mise en bouteille du produit se font au fur et à mesure de la cueillette », explique-t-il. Faisant une rétrospective sur la création de sa ferme, Bensghir précise qu’il a créé son exploitation en 2010. « A partir de l’année 2010, j’ai commencé à planter mes premiers oliviers. En 2015, j’en ai planté plus de 3.000 sujets, dont 90 % sont constitués de la variété Chamlel, autrement dit la variété destinée à la production d’olive de trituration. J’ai également construit un forage pour l’irrigation ». Notre interlocuteur indique que durant les premières années de production, il réalisait une moyenne de 18 litres d’huile par quintal d’olive, un taux respectable si l’on sait que la moyenne de wilaya se situe entre 12 et 14 litres par quintal, selon les chiffres officiels de la Direction des Services Agricoles (DSA). Cette abondance s’explique, selon lui, par la disponibilité de la ressource hydrique dans le forage, mais également grâce à la bonne exposition de la plantation au soleil et la qualité des travaux d’entretien apportés au verger. « Nous produisons une huile extra-vierge dont le taux d’acidité ne dépasse pas 0,16 %. C’est de la grande qualité », soutient-il. Notre interlocuteur déplore, par ailleurs, les effets néfastes de la sécheresse qu’a connue la région à partir de 2021, laquelle a induit une baisse drastique du débit du forage hydrique et par ricochet du rendement de la plantation. « Le rendement des oliviers a baissé à cause du manque d’eau d’irrigation. Malgré la profondeur de l’ouvrage, qui descend à plus de 90 mètres sous terre, l’eau reste rare et cela commence à se répercuter négativement sur le rendement des arbres », regrettera-t-il. Pour contourner ce couac, Mohammed Bensghir ambitionne de développer des méthodes d’irrigation économiques par le recours à la technologie moderne. « Je veux faire de ma plantation une ferme intelligente. J’introduirai l’irrigation au goutte à goutte pour réduire le volume d’eau utilisée dans l’arrosage, ainsi que la mécanisation des moyens de cueillette des olives, c’est-à-dire la récolte par l’emploi de peignes vibreurs électriques ». L’emploi de ces « gaules électriques » a été appliqué cette année, avons-nous constaté sur place. Signalons que la campagne de cueillette et de trituration des olives de cette saison a été lancée à partir de cette ferme le 3 décembre 2024, à l’occasion de la Journée internationale de l’olivier.
Kamel B.
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