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Son exploitation agricole envahie par des eaux usées : Mounia Benyagoub dénonce « une injustice » à El-Kerma (Annaba)

Depuis avant-hier, dimanche 8 décembre, les terres agricoles d’une exploitation de 100 hectares située à El-Kerma, un village agricole au sud de la commune d’El-Hadjar, sont submergées par des eaux usées. Cette situation désastreuse, dénoncée par Mounia Benyagoub, exploitante agricole et l’une des rares encore en activité dans la wilaya d’Annaba, soulève des questions sur la responsabilité des autorités locales. Benyagoub accuse les responsables de l’Assemblée Populaire Communale (APC) d’El-Hadjar et du service hydraulique d’avoir agi avec mépris et abus de pouvoir. Selon elle, les eaux usées proviennent de constructions illicites, dépourvues de permis de construire. Une partie de ces constructions s’étend sur quatre hectares de sa propriété, « octroyés dans des conditions opaques à des tiers avec de simples actes de jouissance, rendant toute régularisation impossible ». La situation s’est aggravée lorsqu’une décision de l’APC, visant à résoudre un problème d’inondation au centre du village, a conduit à l’ouverture d’un regard d’égout. Ce choix a permis à des milliers de mètres cubes d’eaux usées d’envahir une parcelle de 64 hectares de l’exploitation, comprenant un forage et des cultures de blé, initialement destinées à la production de tomates et de pastèques. Benyagoub souligne qu’au début des travaux de dédoublement de la route nationale 21 reliant El-Hadjar à Aïn El Berda, un engagement avait été pris pour résoudre le problème des égouts et installer des regards pour les eaux pluviales avant les pluies, compte tenu du caractère inondable des terres. Cet engagement n’a jamais été honoré. En outre, l’exploitante a rappelé avoir autorisé gratuitement le passage de lignes électriques, de pylônes et de canalisations d’eau potable pour dessalement sur ses terres au profit des habitants d’El-Kerma. Elle déplore également l’implantation de baraques sur sa propriété en son absence. Aujourd’hui, Benyagoub lance un appel désespéré au wali d’Annaba pour qu’il intervienne et mette fin à ce qu’elle qualifie de flagrante « hagra » (injustice), tout en protégeant les terres agricoles et la santé publique. Cette affaire soulève des interrogations légitimes : comment peut-on résoudre un problème local en en créant un autre plus grave ? Une telle décision, susceptible de porter atteinte aux biens d’autrui, ne devrait-elle pas faire l’objet d’études préalables et de contrôles techniques rigoureux ? Enfin, qui a autorisé une telle agression contre la nature et contre les droits d’une citoyenne engagée dans la préservation des terres agricoles ? Nous avons tenté de contacter le président de l’APC d’El-Hadjar à ce sujet, en vain. En l’absence du premier citoyen de la commune, aucun responsable n’a accepté de répondre à nos questions relatives à cette situation préoccupante. Affaire à suivre…

B. Salah-Eddine

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