Au-delà de sa participation à la Conférence continentale sur l’éducation, la jeunesse et l’employabilité, qui se tient à Nouakchott, la visite qu’effectue, depuis hier lundi, Abdelmadjid Tebboune en Mauritanie revêt un aspect éminemment historique, que ne saurait occulter un événement à caractère factuel lié à la coopération multilatérale africaine. Cette visite intervient 37 ans après la visite de feu Chadli Bendjedid, qui s’était rendu à Nouadhibou, ville portuaire et capitale économique de la Mauritanie, où Sonatrach avait contribué à la réalisation d’une raffinerie de pétrole. Elle est en ce sens porteuse de plusieurs messages, illustrant une portée stratégique qui dépasse le simple protocole exigé par des règles de bon voisinage. L’Algérie et la Mauritanie, que beaucoup de facteurs unissent en tant que pays membres d’une même entité géographique et culturelle, font face à d’importants défis sécuritaires, entrainés par la prolifération de groupes terroristes et de réseaux criminels transfrontaliers activant au Sahel. La signature d’un protocole de coopération entre les armées des deux pays dans le domaine d’échange de renseignements reflète tout l’intérêt porté par les dirigeants des deux pays à la question sécuritaire. En effet, les deux voisins partagent une frontière terrestre de 460 km, justifiant largement leur rapprochement, en vue d’une coordination pleine dans un environnement régional instable. Les deux pays ont déjà coopéré dans le cadre du Comité d’état-major opérationnel conjoint. L’échange de renseignements sur le terrorisme et le crime organisé dans la région était et demeure primordial entre Alger et Nouakchott. Il est à rappeler que la coopération sécuritaire entre les deux pays ne date pas d’hier, les deux pays ayant signé, en 1988, un accord de coopération portant sur la formation militaire, destiné, entre autres, à faciliter le transport militaire aérien. En janvier 2023, les travaux de la première session de la commission de sécurité mauritano-algérienne ont eu lieu à Nouakchott, sous la supervision des deux ministres de l’Intérieur.
Mohamed M.
Partager :