Mahieddine Khalef est mort. Il a tiré sa révérence hier à un mois et quelques jours de son 81ème anniversaire, laissant derrière lui une somptueuse carrière et un riche palmarès en tant que joueur et entraineur. Le défunt n’a pas suivi de formation spécifique pour devenir entraineur. Mais il avait compensé ce handicap (!) en accomplissant son apprentissage du métier sous la houlette du Polonais Stefan Zywotko, qui dirigea la JSK de 1977 à 1991 ; quatorze ans durant lesquels il remporta 7 titres de champion d’Algérie, 1 coupe d’Algérie, 2 ligues des champions d’Afrique et 1 Supercoupe de la CAF. Mahieddine Khalef commença à faire entendre parler de lui dès le début des années 1980 et sa percée fulgurante dans le milieu du coaching coïncida avec la fameuse réforme sportive, dont les retombées ont été particulièrement remarquables sur le niveau du championnat national et par voie de conséquence sur celui de l’équipe nationale de football. Sa prise en mains de l’EN, après la démission de feu Rachid Mekhloufi en 1979, fût plus ou moins facilitée par l’existence de toute une génération de talentueux joueurs à l’instar des Belloumi, Assad, Madjer, Bensaoula, Merzekane, Guendouz, Fergani et des dizaines d’autres footballeurs, qui firent les plus beaux jours de leurs clubs respectifs. Après avoir décroché sa première qualification une coupe du monde, celle de 1982 qui se déroula en Espagne, sous la direction de Rogov, l’EN fût confiée à Mahieddine Khalef. Le 16 juin 1982, l’EN, formée autour d’une ossature locale renforcée par 4 professionnels (Dahleb, Korichi, Mansouri et Tlemçani), créa la sensation en battant l’Allemagne, un des favoris de l’épreuve. Si ce n’était le match arrangé entre les Allemands et les Autrichiens, auraient pu facilement passer au second tour. Le nom de Mahieddine Khalef restera lié à cette victoire historique. Au cours de cette première participation algérienne au mondial, les coéquipiers de Lakhdar Belloumi, qui avaient réussi l’exploit de battre l’Allemagne, avaient été victime d’une honteuse conspiration austro-germanique, autrement, ils auraient pu aller très loin dans la compétition. Mahieddine Khalef a dirigé également avec succès la sélection nationale lors de la Coupe d’Afrique des Nations 1984 en Côte d’Ivoire, avec une troisième place aux dépens de l’Egypte (3-1) en match de classement. Le nom de Mahieddine Khalef avec sa rigueur, son palmarès et ses exploits, restera gravé dans les mémoires, rappelant à tous qu’avec de la détermination et une vision claire, les sommets peuvent être atteints. Le défunt sera enterré aujourd’hui au cimetière El Alia après la prière du Dhor. En cette circonstance, le ministre des Sports et président de la Fédération algérienne de football, Walid Sadi a présenté ses sincères condoléances à la famille du défunt. « C’est avec chagrin et tristesse que le président de la Fédération algérienne de football a appris le décès de l’ancien sélectionneur national Mahieddine Khalef. En cette douloureuse circonstance, le président de la FAF présente en son nom et au nom des membres du bureau fédéral ses sincères condoléances à la famille du défunt et à toute la famille du football algérien », a écrit la FAF dans un communiqué. « Toute la grande famille de la JSK est touchée et profondément attristée par cette perte. Mahieddine Khalef a marqué de son empreinte l’histoire du club et du football algérien, tant par son dévouement que par ses accomplissements. Son héritage restera à jamais gravé dans nos mémoires », peut-on lire aussi dans un communiqué publié par la JSK.
Mohamed M
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