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À l’ombre de Daech, multinationale du crime : La Syrie livrée à la déstabilisation

Vers quelle direction va évoluer la situation en Syrie ? Les informations en provenance de ce pays, livré à l’expansionnisme sioniste, dont les forces armées ont déjà pris position au-delà du Golan, sont pour la plupart contradictoires. Dans le meilleur des cas, elles sont incomplètes et ouvertes à toutes les interprétations. Cela fait probablement partie de la stratégie médiatique mise en place par certaines parties prenantes ayant déclenché le processus « insurrectionnel ». Quatre jours après la chute de Damas, tous les décryptages relayés par les médias occidentaux ne révèlent rien de probant concernant les négociations de l’ombre, soumises à un embargo systématique. Le chef de la diplomatie américaine, Antony Blinken, qui s’est rendu mercredi en Jordanie, avant de poursuivre ses entretiens sur la Syrie à Ankara, a affirmé dans un communiqué signé par le porte-parole du département d’État, Matthew Miller, que les États-Unis réitéreront leur soutien en faveur d’une transition inclusive, menée par les Syriens, « vers un gouvernement responsable et représentatif ». Les termes du communiqué sont trop évasifs pour pouvoir dissiper les inquiétudes grandissantes à propos d’une reconfiguration territoriale d’un pays où une nébuleuse, constituée de groupuscules armés, sert de vitrine à une véritable annexion par procuration. L’inquiétude exprimée par les États-Unis, qui ont déclaré avoir frappé près de 75 cibles de Daech dans le centre de la Syrie, dimanche 8 décembre, ne fait qu’ajouter de la confusion à une situation de vide, « rempli » partiellement par Hayat Tahrir Al Cham. « Il ne doit y avoir aucun doute : nous ne laisserons pas Daech se reconstituer », ont prévenu les Américains. Où est le vrai, où est le faux et où est la diversion ? Le flou est total, ce qui ne permet nullement aux observateurs neutres de se faire une idée, même approximative, sur l’entité ou les entités appelées à gouverner la Syrie. En tout cas, une chose est sûre : tous les scénarios imaginés ne paraissent pas susceptibles de ramener la stabilité dans un pays « morcelé ». Selon des analystes arabes, dont des opposants syriens installés à l’étranger, tous ces scénarios « entraîneront probablement la poursuite des déplacements et des souffrances du peuple syrien ». Une question demeure pourtant sans réponse : quelle est l’identité de cette « coalition nationale de la révolution syrienne et des forces d’opposition », que les pays occidentaux et ceux du Golfe, en plus de la Turquie, ont déjà reconnu comme seul représentant légitime du peuple syrien ? Quel sera le rôle de Daech, qui semble avoir été recyclé, après avoir gravi au pas de charge tous les échelons de la monstruosité ? Qui a oublié l’horreur imposée par cette multinationale du crime, qui a égorgé, violé, brûlé et fait installer le deuil sur des terres abandonnées par le ciel, en s’appropriant des territoires et des populations pétrifiées, affamés et sans espoir ? Quelle est cette « substance » qui leur a été administrée, pour qu’ils se jettent aussi aveuglément dans un abîme sans fond, au nom d’Allah, auquel certains d’entre ne croient d’ailleurs même pas ? Qui connait leurs véritables chefs ? En dehors de spéculations et d’extrapolations, que savons-nous de l’origine de leur guerre, leurs bailleurs de fonds et leurs réseaux de soutien ? Mais qui se cache derrière le masque de ces exterminateurs au regard sans vie ? Quelle est cette matrice qui a généré ces démons génocidaires ? Est-ce Daech qui a recréé l’horreur ou c’est l’horreur qui a accouché du monstre ?

Mohamed Mebarki

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